Les Canadiens se mobilisent pour aider le Maroc à la suite du séisme de vendredi

Publié le 13/09/2023 à 13:38, mis à jour le 13/09/2023 à 18:37

Les Canadiens se mobilisent pour aider le Maroc à la suite du séisme de vendredi

Publié le 13/09/2023 à 13:38, mis à jour le 13/09/2023 à 18:37

Par La Presse Canadienne

Ottawa affirme n’avoir reçu aucune demande d’aide du Maroc, mais de nombreux Canadiens ont lancé des initiatives pour aider ce pays d’Afrique du Nord. (Photo: La Presse Canadienne)

Hassaan Sheikh raconte que pendant que son équipe de travailleurs humanitaires distribue des couvertures et des matelas dans les villages marocains dévastés par le séisme de vendredi dernier, des habitants lui parlent de corps découverts sous les décombres.

M. Sheikh, un travailleur humanitaire de l’organisme «Islamic Relief Canada», établi à Vancouver, affirme que la «destruction complète» causée par le séisme de magnitude 6,8 montre clairement l’aide dont le pays aura besoin pour se relever de cette catastrophe.

Les gouvernements fédéral et provinciaux, les organismes caritatifs et les Canadiens d’origine marocaine se mobilisent depuis vendredi pour aider ce pays d’Afrique du Nord, qui faisait état mardi de plus de 2900 morts et de plusieurs milliers de blessés après ce tremblement de terre qui a frappé au sud de Marrakech.

Selon les Nations unies, le séisme de vendredi a touché environ 300 000 Marocains.

Mercredi, le ministre canadien du Développement international, Ahmed Hussen, a annoncé que chaque don de particuliers à la Croix-Rouge canadienne pour le Maroc, entre le 8 et le 28 septembre, sera égalé par le gouvernement, jusqu’à concurrence de 3 millions de dollars (M$).

Ces sommes aideront le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à fournir des services vitaux au Maroc, «tels qu’une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence, de l’argent liquide et des bons d’urgence, et des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de santé», selon Affaires mondiales Canada. Une aide fédérale supplémentaire de 2M$ servira à «répondre aux besoins immédiats des personnes touchées par cette crise».

M. Cheikh a expliqué que les villages les plus vulnérables sont construits directement à flanc de montagne, avec leurs maisons en terre cuite et en brique. Dans un village qu’il a visité lors de son deuxième jour au Maroc, 90% de la population était morte. «C’était pratiquement rasé, a-t-il déclaré. Vous savez: quand vous voyez un glissement de terrain, c’est à ça que ça ressemble.»

M. Sheikh a mentionné qu’à très court terme, les Marocains ont surtout besoin de nourriture, de couvertures et de produits d’hygiène. À plus long terme, ils auront besoin de reconstruire leur maison, leurs routes et leurs infrastructures critiques.

Et au-delà des besoins matériels, M. Sheikh rappelle que de nombreux sinistrés rencontrés recherchaient également un soutien psychologique. «Quand nous les rencontrons, avant même de demander de la nourriture, des tentes ou autre, il y a juste un déferlement d’émotions — et ils ne savent pas quoi faire, quelle est la prochaine étape.»

Alors que les secouristes et les travailleurs humanitaires se pressent pour atteindre au plus tôt les villages éloignés, la communauté internationale — y compris le Canada — se porte au secours du Maroc.

Le gouvernement du Québec a promis 1,5M$ pour les humanitaires œuvrant au Maroc, tandis que plusieurs organismes caritatifs majeurs ont lancé des campagnes de financement. Islamic Relief Canada a collecté environ 40 000$ au cours de la première heure seulement, explique Miranda Gallo, responsable des communications et des relations gouvernementales.

Couscous-bénéfice

À Montréal, où vit une importante communauté marocaine, des citoyens, des mosquées et des commerces ont lancé des initiatives populaires pour apporter leur aide. Ould Atigh, propriétaire du restaurant nord-africain La Khaïma, organisait mercredi soir un «couscous-bénéfice», afin de se sentir moins impuissant.

«Cela me donnera un peu l’impression d’avoir fait quelque chose pour aider, parce que parfois, nous sommes loin et nous ne pouvons rien faire», a déclaré M. Atigh, qui a perdu des amis dans le tremblement de terre.

Mohammed Jorio, un Montréalais d’origine marocaine, a affirmé qu’il discutait avec sa sœur sur «WhatsApp» vendredi dernier lorsqu’elle lui a dit que les rideaux et la table bougeaient. Même après avoir vérifié qu’elle et leurs parents étaient en sécurité dans la capitale, Rabat, M. Jorio a avoué qu’il n’avait pas dormi de la nuit, sachant que le bilan des morts serait dévastateur.

Peu de temps après, il a lancé «SOS Maroc», un groupe WhatsApp dans lequel ses concitoyens marocains du Québec peuvent réfléchir à des moyens d’aider leur patrie ; le groupe compte depuis lors 450 membres. Il déclarait mardi soir que des messages affluaient, notamment de la part de mosquées d’Ottawa, qui souhaitent faire quelque chose pour aider.

«Nous avons vécu plus de temps ici que dans notre pays, mais nos cœurs sont toujours liés à la patrie», a-t-il déclaré à propos de la communauté marocaine du Québec, estimée à plus de 80 000 personnes. «Et quand on voit 3000 morts, 5500 blessés et plusieurs milliers sans abri, il faut faire quelque chose.»

Après avoir échangé des idées, il a mentionné que le groupe avait décidé de collecter des dons en argent, pour les remettre à trois organisations humanitaires. Le groupe collecte de l’argent dans un centre communautaire local, a-t-il expliqué, et a désigné des personnes pour accepter les virements électroniques ou les dons en espèces.

M. Jorio, qui se définit comme un «simple citoyen», membre d’aucune organisation, a déclaré qu’il avait été submergé par la réponse de ses amis et collègues, qui lui ont témoigné leur soutien ou lui ont demandé où ils pouvaient faire un don. «C’est la beauté de Montréal, la beauté du Québec, la beauté du Canada, a-t-il dit. Les gens se rassemblent pour aider.»

M. Sheikh, de son côté, a fait savoir que son groupe travaillait avec d’autres organismes pour évaluer les besoins sur le terrain, tels que les tentes, les médicaments et la nourriture. Mais il a ajouté que l’organisation commençait également à réfléchir à la reconstruction à plus long terme.

«On ne veut pas simplement leur donner de la nourriture et tout ce dont ils ont besoin dans l’immédiat, puis s’en aller ensuite», a-t-il soutenu.

 

Par Morgan Lowrie

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