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Transport en commun: trois grands chantiers sous la loupe

Claudine Hébert|Édition de la mi‑octobre 2023

Transport en commun: trois grands chantiers sous la loupe

Pour le futur tramway, la Ville de Québec analyse actuellement les soumissions des deux consortiums préqualifiés qui ont été déposées le 24 août dernier. (Photo: courtoisie)

Parmi les grands chantiers de transport qui vont permettre de décarboner le ciel du Québec, en voici trois qui retiennent notre attention.


Les travaux du REM se poursuivent

Le 31 juillet dernier, CPDQ Infra a inauguré la toute première des trois phases du Réseau électrique métropolitain (REM). Ce premier tronçon, qui relie Brossard à la gare Centrale sur 17 km, fait partie d’un vaste réseau qui en comptera 67 à échéance. Les travaux pour les antennes de l’Ouest-de-l’Île et de la Rive-Nord se poursuivent. L’aménagement des 19 stations, l’installation des systèmes de contrôle, la finalisation des voies ferroviaires et l’électrification doivent être terminés au printemps 2024.

La mise en service du tronçon qui reliera l’aéroport de Montréal au REM est quant à elle prévue pour 2027. Actuellement, le coût total du projet est estimé à 7,95 milliards de dollars (G$). Il s’agit d’une augmentation de 26 % sur le coût original de 6,3G$. Un écart dû entre autres aux frais additionnels liés à la pandémie (800 millions de dollars [M$]), explique Emmanuelle Rouillard-Moreau, conseillère aux relations médias à CPDQ Infra.

En date du 13 septembre, les voitures du REM avaient assuré plus d’un million de passages avec une moyenne quotidienne de 30 000 déplacements. La journée la plus achalandée a eu lieu le 7 septembre, avec 35 000 passages, souligne-t-elle.

 

L’ambitieux projet du REM de l’Est

Encouragé par les travaux du REM, le gouvernement a mandaté, au printemps dernier, l’Autorité régionale du transport métropolitain (ARTM) pour élaborer un plan structurant pour un éventuel REM de l’Est. Estimé à 35,9G$, le coût de ce futur réseau de 34 km desservant l’est de Montréal, Laval et Charlemagne (incluant la construction de 23 stations) en a fait sursauter plus d’un lors de sa publication cet été. À commencer par le premier ministre, François Legault.

Or, le rapport de l’ARTM a été produit en collaboration avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec, la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM). Soulignons que le tracé suggéré pour l’implantation de ce futur métro léger automatisé sur rail est entièrement en voie souterraine. L’équipe de l’ARTM soutient qu’une infrastructure surélevée de transport collectif ne permettrait pas une insertion urbaine harmonieuse dans l’Est. «Certes, le montant des travaux peut paraître élevé sur le coup», concède Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM). Toutefois, elle insiste sur le fait que cette agence a réalisé le mandat qu’on lui a confié. «L’équipe de l’ARTM nous propose un tracé en fonction des exigences des déplacements actuels et des choix du développement du territoire que doit desservir ce futur REM de l’Est. Si ça coûte trop cher, allons-y phase par phase, et ajustons-nous au fil des développements. Ou encore privilégions des [solutions] à court terme telles que des voies réservées en site propre», suggère-t-elle.

À ce propos, l’ARTM prévoit justement livrer d’ici la fin du mois des études sur la possibilité d’établir un service de rapide par bus, un tramway ou un système de transport léger sur rail.

Selon les premières estimations, le REM de l’Est transporterait plus de 29 000 passagers à l’heure de pointe matinale.

 

Tramway de Québec: on attend les coûts

Le maire de Québec, Bruno Marchand, l’a promis. Il y a aura un tramway à Québec, mais pas à n’importe quel prix. La Ville de Québec analyse actuellement les soumissions des deux consortiums préqualifiés qui ont été déposées le 24 août dernier. Des propositions financières suivront cet automne.

D’ores et déjà, des experts de la région soutiennent que le budget initial de 4G$ afin de relier Cap-Rouge au secteur D’Estimauville, en passant par Sainte-Foy, le centre-ville (incluant la colline Parlementaire) et Limoilou, ne suffira pas. Ce n’est qu’à l’ouverture des enveloppes, prévue cet automne, que la population saura combien un tel projet coûtera. Le tracé doit s’étendre sur 19,3 km afin de desservir l’axe le plus achalandé de l’agglomération de la Capitale-Nationale.

Le tramway disposera d’une voie exclusive et aura priorité aux feux de circulation. Ce projet prévoit desservir 65% de la population, soit plus de 345 000 personnes. La Ville estime que plus de 80% des emplois se trouvent dans un périmètre de 800 mètres (à maximum dix minutes de marche) de la ligne de tramway, colonne vertébrale du futur réseau de transport en commun de Québec.

En attendant les prochains développements, la Ville a déjà entamé son processus d’acquisition immobilière. En date du 13 septembre, la moitié des 415 terrains nécessaires avait une promesse de vente ou une servitude signée.