Le virage collaboratif du leadership

Publié le 11/02/2022 à 14:00

Le virage collaboratif du leadership

Publié le 11/02/2022 à 14:00

Claudia Bélanger, cofondatrice et directrice d’Ésope Leadership (Photo: Patrick Simard)

ENTREPRENEURIAT COLLABORATIF. En raison de la complexité des défis du marché et des nouvelles attentes des travailleurs, l’exercice du leadership se tourne de plus en plus vers la collaboration. Les dirigeants d’entreprises peuvent tirer plusieurs bénéfices de ce virage, à condition de savoir s’y prendre.

Le leadership collaboratif se distingue de sa forme plus traditionnelle pas son aspect moins directif et plus axé sur le partage du pouvoir, de même que par la circulation d’information, l’échange, l’autonomie, le travail d’équipe et la création de communautés à l’intérieur de l’entreprise. «La collaboration, ce n’est pas seulement de la coopération, de la coordination, du travail d’équipe ou une certaine mise en commun de ressources, précise Éric Brunelle, professeur titulaire au Département de management de HEC Montréal. C’est vraiment tout mettre sur la table pour œuvrer ensemble vers un objectif.» 

Le concept a commencé à émerger dans les années 1990, mais connaît depuis quelques années une forte popularité. Pourquoi? «Le contexte d’affaires est devenu plus compliqué depuis une quinzaine d’années, répond Éric Brunelle. Il faut maîtriser énormément de connaissances scientifiques, techniques, sociales, économiques, etc. pour prendre des décisions. C’est très difficile d’y arriver seul ; on doit vraiment s’ouvrir aux autres.»

La pandémie en a rajouté une couche. En dispersant les travailleurs dans leur domicile respectif, elle a répandu l’utilisation d’outils numériques de collaboration. Ceux-ci font à leur tour émerger des communautés dans les entreprises et modifient les relations entre les employés et les dirigeants, ainsi que les manières d’appréhender la réalisation des projets.

 

Dans quel but ?

En plus de favoriser l’innovation, cette culture organisationnelle générerait plus de mobilisation des employés que le leadership traditionnel et créerait un plus fort sentiment d’appartenance, selon Claudia Bélanger, cofondatrice et directrice d’Ésope Leadership. «Elle est aussi très attrayante pour les jeunes travailleurs à la recherche d’autonomie et de liberté dans leur poste, ajoute-t-elle. Un atout majeur en période de pénurie de main-d’œuvre, que ce soit pour recruter de nouveaux talents ou conserver ceux que l’on a déjà.» 

Les entrepreneurs doivent cependant se livrer à une réflexion pour identifier les avantages qu’ils souhaitent tirer de cette approche et les objectifs qu’ils espèrent atteindre. «Certains passent trop rapidement à l’étape d’adopter des stratégies ou d’investir dans des outils, sans vraiment savoir ce qu’ils veulent obtenir, note Claudia Bélanger. Collaborer s’est bien, mais pour faire quoi? Pour relever quel défi ? Pour mettre au point quelle innovation?»

 

Savoir trancher

L’entrepreneur doit aussi s’assurer d’adapter son style de gestion à la culture collaborative. Il doit devenir un facilitateur, qui aligne tous les membres de l’équipe vers un but commun et met les individus ou les parties prenantes en relation les uns avec les autres. Cela exige de l’empathie, de l’écoute, le sens du partage et de la transparence. Pas toujours facile si les gestionnaires ont été habitués à traiter les informations et la connaissance comme une source de pouvoir. 

Le leadership collaboratif comporte aussi quelques pièges. «Les dirigeants doivent s’assurer de garder le cap et de maintenir la vision globale de l’entreprise afin d’éviter l’éparpillement et les pertes d’énergie», prévient Claudia Bélanger.

D’ailleurs, même s’il devient plus collaboratif, le leader ne doit pas abdiquer sa responsabilité de dirigeant. «La collaboration ne signifie pas que l’on doive continuellement rechercher le consensus absolu sur tout, indique Éric Brunelle. Le chef de l’entreprise reste en fin de compte celui qui doit décider.»

 

En raison de la complexité des défis du marché et des nouvelles attentes des travailleurs, l’exercice du leadership se tourne de plus en plus vers la collaboration. Les dirigeants d’entreprises peuvent tirer plusieurs bénéfices de ce virage, à condition de savoir s’y prendre.
Le leadership collaboratif se distingue de sa forme plus traditionnelle pas son aspect moins directif et plus axé sur le partage du pouvoir, de même que par la circulation d’information, l’échange, l’autonomie, le travail d’équipe et la création de communautés à l’intérieur de l’entreprise. « La collaboration, ce n’est pas seulement de la coopération, de la coordination, du travail d’équipe ou une certaine mise en commun de ressources, précise Éric Brunelle, professeur titulaire au Département de management de HEC Montréal. C’est vraiment tout mettre sur la table pour œuvrer ensemble vers un objectif. » 
Le concept a commencé à émerger dans les années 1990, mais connaît depuis quelques années une forte popularité. Pourquoi ? « Le contexte d’affaires est devenu plus compliqué depuis une quinzaine d’années, répond Éric Brunelle. Il faut maîtriser énormément de connaissances scientifiques, techniques, sociales, économiques, etc. pour prendre des décisions. C’est très difficile d’y arriver seul ; on doit vraiment s’ouvrir aux autres. »
La pandémie en a rajouté une couche. En dispersant les travailleurs dans leur domicile respectif, elle a répandu l’utilisation d’outils numériques de collaboration. Ceux-ci font à leur tour émerger des communautés dans les entreprises et modifient les relations entre les employés et les dirigeants, ainsi que les manières d’appréhender la réalisation des projets.
Dans quel but ?
En plus de favoriser l’innovation, cette culture organisationnelle générerait plus de mobilisation des employés que le leadership traditionnel et créerait un plus fort sentiment d’appartenance, selon Claudia Bélanger, cofondatrice et directrice d’Ésope Leadership. « Elle est aussi très attrayante pour les jeunes travailleurs à la recherche d’autonomie et de liberté dans leur poste, ajoute-t-elle. Un atout majeur en période de pénurie de main-d’œuvre, que ce soit pour recruter de nouveaux talents ou conserver ceux que l’on a déjà. » 
Les entrepreneurs doivent cependant se livrer à une réflexion pour identifier les avantages qu’ils souhaitent tirer de cette approche et les objectifs qu’ils espèrent atteindre. « Certains passent trop rapidement à l’étape d’adopter des stratégies ou d’investir dans des outils, sans vraiment savoir ce qu’ils veulent obtenir, note Claudia Bélanger. Collaborer s’est bien, mais pour faire quoi ? Pour relever quel défi ? Pour mettre au point quelle innovation ? »
Savoir trancher
L’entrepreneur doit aussi s’assurer d’adapter son style de gestion à la culture collaborative. Il doit devenir un facilitateur, qui aligne tous les membres de l’équipe vers un but commun et met les individus ou les parties prenantes en relation les uns avec les autres. Cela exige de l’empathie, de l’écoute, le sens du partage et de la transparence. Pas toujours facile si les gestionnaires ont été habitués à traiter les informations et la connaissance comme une source de pouvoir. 
Le leadership collaboratif comporte aussi quelques pièges. « Les dirigeants doivent s’assurer de garder le cap et de maintenir la vision globale de l’entreprise afin d’éviter l’éparpillement et les pertes d’énergie », prévient Claudia Bélanger.
D’ailleurs, même s’il devient plus collaboratif, le leader ne doit pas abdiquer sa responsabilité de dirigeant. « La collaboration ne signifie pas que l’on doive continuellement rechercher le consensus absolu sur tout, indique Éric Brunelle. Le chef de l’entreprise reste en fin de compte celui qui doit décider. »

 

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