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Les indices des marchés nord-américains ont effacé tous les gains réalisés depuis le début de l’année vendredi, alors que les places boursières ont dégringolé tout au long de la semaine.

La séance de vendredi marquait une cinquième séance baissière pour l’indice phare de Toronto, alors que celui de New York terminait également à la baisse, au lendemain d’une dégringolade soudaine et momentanée probablement dû à une erreur humaine.

À la clôture des marchés, le S&P/TSX avait perdu 150 points, pour se retrouver à 11 692,43 points. La baisse du chômage au pays fait retraiter la bourse alors qu’avant l’ouverture de la séance, Statistique Canada a annoncé que le taux de chômage a diminué d’un dixième de point de pourcentage en avril, à 8,1 %, après la création de 108 700 emplois au pays.

La nouvelle a lancé la spéculation sur une augmentation des taux de la Banque du Canada en juin, tirant les bourses vers le bas.

Le TSX a connu cinq séances baissières de suite dans la même semaine pour la dernière fois en juin 2006, avant même que la dernière crise financière n’éclate.

Par contre, la vigueur de l’emploi a redonné du tonus au huard, qui a clôturé hier à son plus bas en trois mois. Le dollar canadien a terminé la séance en hausse de 0,65 cents américains, à 95,85 cents américains.

À New York, le Dow Jones terminait aussi sa semaine dans le rouge, alors qu’il clôturait la journée en baisse de 140,72 points, à 10 379,60 points, après avoir connu quelques passages en territoire positif au courant de la journée. Hier, l’indice a perdu plus de 1000 points en milieu d’après-midi en quelques minutes, pour remonter la pente tout aussi rapidement et clôturer en baisse de plus de 300 points.

Le Nasdaq de son côté avait lâché 54 points, à 2265,64 points, et le S&P 500 reculait de 17,27 points, à 1100,88 points.

Une crise de confiance

Si la dégringolade d’hier créait encore beaucoup d’incertitude sur les places boursières selon Charles Huot, directeur général, actions institutionnelles chez BMO Marché des capitaux, la crise de la dette publique des pays européens en a rajouté, comme elle l’a fait toute la semaine.

« Les marchés se sont calmés après la fermeture des bourses européennes, a souligné M. Huot, et c’est après qu’on a commencé à remonter après le creux de cet avant-midi. »

Mais pour Quincy Krosby, stratège en chef chez Prudential Financial à Newark, au New-Jersey, la situation est carrément une « crise de confiance ».

« Nous sommes coincés dans un vortex de négativité quant à l’Europe, a-t-elle iniqué, et aux États-Unis, l’enquête sur l’incident d’hier est la goutte qui fait déborder le vase. C’est un scénario très précaire, et les marchés attendent une solution viable. »

Quant à la correction que les bourses ont subi depuis le début de la semaine, M. Huot ne s’en formalise pas, notant au passage que le secteur des télécommunications a bien performé depuis quelques jours.

La situation de l’emploi encourage

Les marchés ont pu se réjouir tout juste avant l’ouverture de la séance, alors que le département américain de l’Emploi rapportait que 290 emplois avaient été créés en avril, soit 100 000 de plus que ce qu’avaient prévu les économistes. Les données du mois de mars ont également été revues à la hausse, alors qu’on indiquait que 230 000 emplois ont été créés aux États-Unis, comparativement aux 162 000 initialement annoncés.

La nouvelle a tiré l’indice phare de Wall Street dans le vert quelques minutes après l’ouverture, mais ce gain n’aura été que très bref.

Le taux de chômage est cependant passé de 9,7 à 9,9 % au sud de la frontière, mais malgré tout les analystes y trouvent une bonne nouvelle puisque les gens ont recommencé à se chercher un emploi.