La dévaluation chinoise torpille tous les marchés financiers

Publié le 12/08/2015 à 12:49

La dévaluation chinoise torpille tous les marchés financiers

Publié le 12/08/2015 à 12:49

Par AFP

Angoissés de voir l'un des moteurs de l'économie mondiale donner de sérieux signes d'essoufflement, les marchés financiers ont très mal réagi mercredi à la deuxième dévaluation en deux jours de la monnaie chinoise.

Dans une semaine qui s'annonçait comme une des plus calmes de l'année, en plein cœur de l'été, la décision de Pékin mardi d'abaisser le niveau de référence du yuan, pour tenter de relancer son activité en plein trou d'air, a fait l'effet d'une douche froide.

Les investisseurs ont eu à peine le temps de digérer la nouvelle, que le gouvernement a remis le couvert et accentué sa dévaluation, après avoir pourtant assuré la veille qu'il s'agissait d'une «action unique».

Mercredi sur les marchés mondiaux, le résultat a été sans appel: les Bourses asiatiques ont accusé le coup - Tokyo a clôturé en baisse de 1,6%, Hong Kong de 2,38% et Shanghai de 1,06% - et les Bourses européennes leur ont emboîté le pas avec des baisses encore plus sévères.

La Bourse de Paris a ainsi fini sur une chute de 3,40%, celle de Francfort de 3,27% et Londres de 1,40%.

Wall Street n'a pas échappé à la déroute. Au moment de la fermeture des marchés européens l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 1,28% et l'indice élargi S&P 500 1,15%.

«Le marché s'était dit que les autorités resteraient tranquilles pendant quelques jours après la première dévaluation mais la deuxième a surpris parce qu'elle est très rapprochée», résume Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

«Les marchés pâtissent clairement de cette deuxième dévaluation», note également Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale d'Oddo Securities.

Même si ce double geste «laisse présager de bonnes choses à moyen et long terme avec plus de compétitivité et d'investissements pour le pays, très concrètement les sociétés actives en Chine vont devoir réviser à la baisse les chiffres d'affaires liés au pays», développe-t-il, et «donc forcément les marchés s'ajustent».

Les investisseurs jouent la sécurité

A l'inverse le marché de la dette souveraine, traditionnel refuge en cas d'agitation, a bénéficié d'un mouvement de repli des investisseurs à la recherche de sécurité.

A la clôture du marché européen à 18H00 (16H00 GMT) le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne s'est détendu à 0,605% contre 0,632% la veille. Celui des États-Unis évoluait dans la même direction à 2,086% (contre 2,141%).

Sur le marché obligataire, plus un titre est recherché plus son prix monte et plus son taux d'intérêt baisse.

Par contre, les prix du pétrole se reprenaient un peu après avoir aux aussi souffert de la décision de la Chine, grande consommatrice de matière premières, aidés par un accès de faiblesse du dollar et un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) confiant sur la demande mondiale.

Sur le marché des changes, la décision chinoise mettait sous pression les devises des pays émergents, à l'instar du rouble russe en plein dégringolade ou du ringgit malaisien qui a touché son plus bas niveau en 17 ans face au dollar mercredi. L'euro montait pour sa part face à un dollar affaibli. Vers 17H30 (15H30 GMT) la monnaie unique européenne valait 1,5660 dollar contre 1,1042 dollar mardi vers 21H00 GMT.

«La Chine semble s'être découvert une passion pour les interventions sur les changes», a commenté Chris Beauchamp, un spécialiste des changes de la société IG, pour qui «si le spectre d'une guerre des monnaies était inquiétant mardi, il semble palpable» mercredi.

La question désormais sur toutes les lèvres est de savoir si les autorités chinoises vont en rester là.

«Même si les autorités chinoises ont réellement besoin d'un yuan plus faible, elle ne devraient pas laisser la monnaie se déprécier fortement», estime Patrick Jacq, un spécialiste de la dette de BNP Paribas.

Un avis partagé par les analystes d'Aurel BGC: «Pékin ne voudra sans doute pas donner l'impression que la baisse du yuan est partie pour durer, ce qui pourrait provoquer une accélération des sorties de capitaux».

À la une

Les importations d’électricité ont dépassé les exportations au Canada

Le Canada a importé plus d’électricité des États-Unis qu’il en a exporté, pour la première fois en huit ans.

Bourse: Wall Street clôt en légère hausse

Mis à jour à 17:33 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La semaine sera cruciale pour la politique monétaire et les marchés.

Bourse: les gagnants et les perdants du 29 avril

Mis à jour à 18:20 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.