L’impasse entourant le relèvement du plafond de la dette américaine continue de faire des ravages sur les marchés boursiers. Ces derniers ont en effet connu une quatrième journée consécutive de repli.

L’indice de S&P500 a baissé de 2% (27 points) tandis que le Dow Jones a baissé de 1,6% (199 points) – sa plus forte baisse quotidienne en deux mois - et le Nasdaq de 2,7% (75 points). A la Bourse de Toronto, l’indice a reculé de 2% (268 points), ce qui représente sa plus forte baisse en un an.

« Il s’agit là de replis importants qui témoignent d’une certaine nervosité face au manque de clarté à l’approche de la date fatidique d’un potentiel défaut des États-Unis (2 août) » explique l’économiste en chef de la Banque laurentienne, Carlos Leitao.

Les secteurs les plus touchés sont les secteurs cycliques - les technologies, les matières premières, les denrées - tandis que les titres des secteurs défensifs ont mieux tenu le coup.

Les taux d’intérêts des bons du trésor américains ont augmenté à un niveau record durant la journée, faisant craindre le pire pour l’économie américaine, mais à la fermeture, ils avaient rebaissé. Selon M. Leitao, cela signifie que la possibilité d’une décote des États-Unis demeure encore théorique.

« On garde la confiance en l’économie américaine, même si la politique est déficiente », résume-t-il.

Les avis sont toutefois partagés sur cette question : Sheryl Cooper économiste de la BMO à Toronto a qualifié aujourd'hui cette décote de « probable » dans son rapport quotidien sur les marchés.

Autres mauvaises nouvelles: les commandes de biens durables ont enregistré une rechute inattendue en juin aux Etats-Unis, de 2,1% par rapport au mois précédent. Puis en début d'après-midi est paru un Livre Beige peu encourageant, après lequel la baisse du marché s'est encore accélérée.

La Réserve fédérale a estimé que le rythme de croissance de la première économie mondiale avait récemment ralenti dans son rapport qui sert de base aux discussions sur la politique monétaire.

En Europe, les marchés ont aussi terminé dans le rouge pour une troisième séance consécutive. Selon M. Leitao, le ministre des Finances de l’Allemagne a jeté une douche froide sur le plan de sauvetage européen lorsqu’il a dit qu’il ne signerait pas de chèque en blanc à l’IFSF (Fonds international de stabilité financière).

« L’euro revient sur terre » a commenté M. Leitao.

Quant à l’or, il se négociait à 1,615.10 $US en fin de journée à New York, après avoir atteint un sommet de 1631,20 $US en début de journée.