«Un éclatement de l'Union européenne serait dévastateur»

Publié le 04/04/2017 à 16:06

«Un éclatement de l'Union européenne serait dévastateur»

Publié le 04/04/2017 à 16:06

Par AFP

Jamie Dimon, le PDG de la banque américaine JPMorgan Chase, estime dans une lettre publiée mardi qu'une scission de l'Union européenne (UE) aurait des conséquences économiques et politiques « dévastatrices » tout en défendant la mondialisation dénoncée par Donald Trump.

«Nous espérons que l'arrivée du Brexit va conduire l'Union européenne à se concentrer sur la résolution de ses problèmes - immigration, bureaucratie, la perte en cours de droits souverains et l'inflexibilité du droit du travail - », écrit le banquier américain le plus puissant, dans une lettre destinée à la communauté financière.

«Notre crainte est, toutefois, de voir (le Brexit) déboucher sur une instabilité politique qui contraindrait l'Union européenne à se scinder», poursuit le dirigeant.

La missive de M. Dimon, publiée chaque année, brosse le tableau des défis auxquels sont confrontés les milieux financiers et donne un aperçu de l'environnement économique mondial. 

Elle fait l'objet d'un examen particulier à Wall Street parce que JPMorgan Chase est la première banque américaine en termes d'actifs et sert des clients (gouvernements, municipalités, multinationales, grosses fortunes ...) à travers le globe.

Le banquier dit redouter que le détricotage de l'UE et de l'Union monétaire ait « des conséquences économiques et politiques dévastatrices ».

« Même si nous ne l'envisageons pas, la probabilité (pour qu'on en arrive là) a augmenté », conclut Jamie Dimon, dont la firme a des bureaux dans plusieurs villes européennes (Francfort, Paris, Londres...).

« Crucial » 

Le dirigeant confirme par ailleurs que JPMorgan va délocaliser des activités et des salariés du Royaume-Uni, où elle emploie quelque 20000 personnes, vers le continent dans la foulée du Brexit.

S'il ne donne pas de chiffres, il dit s'attendre à subir une « pression constante » de l'UE pour augmenter au fur et à mesure le nombre de salariés et d'activités dans les bureaux de la banque au sein de l'union au lieu de continuer à assurer des activités depuis la place financière britannique qui n'en fera plus partie.

Jamie Dimon s'en prend par ailleurs à la rhétorique anti-mondialisation en vogue sur les deux rives de l'Atlantique et plaide pour une amélioration des relations avec le Mexique et la Chine, deux pays dont Donald Trump veut taxer lourdement les importations.

« Le libre-échange a été absolument crucial pour la croissance à travers le globe et a bénéficié à des milliards de personnes », défend Jamie Dimon, ajoutant que « des politiques anti-libre-échange mal conçues pourraient être perturbatrices, en particulier avec deux de nos partenaires commerciaux clés: le Mexique et la Chine ».

Le banquier, qui fait partie d'un cénacle d'une vingtaine de grands patrons censés conseiller le président américain, estime que l'accord de libre-échange Aléna, associant Etats-Unis, Canada et Mexique, permet de s'assurer que ce pays « ne soit pas détourné par des leaders populistes et anti-américains comme le feu président Hugo Chavez au Venezuela ».

JPMorgan Chase réalise plus de 400 millions de dollars de revenus au Mexique et environ 700 millions en Chine. Ces deux pays sont importants pour l'image de la banque auprès d'entreprises clientes qui y sont présentes.

Jamie Dimon rejoint à l'inverse Donald Trump sur d'autres points dont sa promesse de démanteler la loi Dodd-Frank, mise en place par l'administration Obama pour éviter une répétition de la crise financière de 2008, et une réforme de la fiscalité.

 

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