Le Canada ne devrait pas avoir «à trop se préoccuper» de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) le liant aux Etats-Unis et au Mexique, a estimé lundi un conseiller du président américain Donald Trump.
«L'une des choses importantes est le point de vue exceptionnellement positif» que Donald Trump a du Canada, a dit Stephen Schwarzman, qui dirige le forum stratégique mis en place en décembre par le président américain pour évaluer sa politique économique.
M. Schwarzman, également PDG du fonds d'investissement Blackstone Group, s'est exprimé lundi à Calgary, dans l'Ouest canadien, après son entretien avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
«Le Canada est un grand partenaire des Etats-Unis depuis aussi longtemps que l'on puisse se rappeler. Il peut y avoir quelques modifications, mais pour l'essentiel, les choses devraient bien se passer pour le Canada (...), c'est un modèle de ce que les relations commerciales devraient être, c'est un jeu où tout le monde sort gagnant», a-t-il affirmé.
Justin Trudeau s'est félicité de cet entretien en postant sur son compte Twitter une photo avec M. Schwarzman, Chrystia Freeland, chef de la diplomatie canadienne chargée des relations commerciales avec les Etats-Unis, et l'ambassadeur du Canada à Washington, David MacNaughton.
J’ai discuté des relations Canada-É.-U. ce matin avec Steve Schwarzman de @blackstone – merci pour la rencontre. pic.twitter.com/ODCVv85eQ6
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 23 janvier 2017
Le gouvernement de Justin Trudeau est réuni à Calgary jusqu'à mardi en séminaire afin de peaufiner la stratégie du Canada à l'aube de la présidence Trump.
La renégociation de l'Aléna «sera l'un des sujets» que le président Trump voudra aborder lors de ses rencontres prochaines avec le président mexicain Enrique Pena Nieto et le Premier ministre Trudeau, a déclaré lundi à Washington Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche.
La nouvelle administration républicaine a d'ores et déjà averti que si ses partenaires refusaient une négociation «qui apporte aux travailleurs américains un accord équitable», les Etats-Unis quitteraient l'Aléna.
Dimanche, l'ambassadeur du Canada à Washington a dit craindre que son pays subisse des «dégâts collatéraux» en raison de la politique commerciale protectionniste prônée par le président milliardaire.
Pour M. Schwarzman, cette hypothèse est peu probable, même s'il a reconnu que l'administration républicaine envisage d'imposer des tarifs sur les achats d'énergie à l'étranger, une perspective inquiétante pour le Canada, sixième producteur mondial d'or noir.
«L'une des choses que les Etats-Unis examinent est une potentielle taxe frontalière», a déclaré M. Schwarzman. «Ce sera l'une des questions qui devra ultimement être discutée» lors de la renégociation de l'Aléna.
Mardi, le gendre et haut conseiller du président américain, Jared Kushner est lui aussi attendu à Calgary pour s'entretenir avec l'équipe de Justin Trudeau, a rapporté la chaîne publique CBC, information qu'un porte-parole du gouvernement canadien a refusé de confirmer.
Le Canada et les Etats-Unis sont parmi les plus grands partenaires commerciaux de la planète, avec des échanges qui ont totalisé près de 500 milliards de dollars américains sur les 11 premiers mois en 2016.
