Rebond de l'emploi: trois économistes invitent à la prudence

Publié le 05/04/2012 à 14:15, mis à jour le 05/04/2012 à 17:16

Rebond de l'emploi: trois économistes invitent à la prudence

Publié le 05/04/2012 à 14:15, mis à jour le 05/04/2012 à 17:16

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

Il s’est créé 34 600 emplois en mars, selon l’enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada. La hausse est bienvenue après la perte de 61 000 emplois au quatrième, mais les économistes invitent à ne pas succomber à l’excès d’optimisme. Voici ce qu’en pensent trois économistes interrogés par LesAffaires.com. Lire aussi:Chômage: retour en force de l'emploi en mars au Québec

Banque Nationale

C’est une bonne nouvelle, admet Mathieu Arseneau, économiste principal. «C’est rassurant, commente-t-il. Une perte de 61 000 emplois, c’est un niveau qu’on observe en temps de récession.»

Selon lui, la remontée pourrait s’expliquer par une anomalie statistique. Autrement dit, on aurait surestimé la perte des trois derniers mois. «Nous nous attendions à une correction, répond l’économiste. Nous étions sceptiques pour la baisse du quatrième trimestre. On constate que les craintes étaient exagérées.»

Pour le reste de l’année, la Banque Nationale anticipe une croissance de 25 000 emplois d’ici la fin de l’année.

Études économiques Desjardins

Pour Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins, le regain est une bonne nouvelle, car il permet d’effacer une bonne partie des 61 000 postes perdus.

Certains facteurs pourraient cependant expliquer le fort rebond. «La température en mars a été plus clémente, ce qui pourrait avoir devancé certaines embauches, croit-elle. Comme les données sont désaisonnalisées à partir des normales saisonnières des années précédentes, on n’a peut-être pas capté ça. Cela pourrait expliquer le plus fort rebond de l’emploi depuis juin. »

«Les données sur l’emploi ont tendance à être volatiles, ajoute-t-elle. Il faut regarder la tendance à long terme. On ne peut se fier à un seul mois. Pour le deuxième trimestre, il faut continuer à s’attendre à des données qui évoluent en dent-de-scie.»

Valeurs mobilières Banque Laurentienne

Comme ses collègues, Marie-Claude Guillotte, économiste de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, est rassurée par les données du mois de mars. «C’est un soulagement : ça clarifie la situation, estime-t-elle. Ça ramène les données en ligne avec nos prévisions.»

Le redoux du marché de l’emploi en mars ne signifie pas une flambée. La présente hausse n’est donc pas le prélude à un resserrement de la politique monétaire par la Banque du Canada, prévient-elle.

«Nous ne prévoyons pas de gains substantiels sur le marché de l’emploi, répond l’économiste. Le secteur des biens est un domaine qui connaît des difficultés pour la main-d’œuvre.»

 

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