Les prix des matières premières sont en pleine envolée. Photo : Bloomberg.
Au Canada, l'Indice des prix des produits industriels (IPPI) a augmenté de 0,9%, et l'Indice des prix des matières brutes (IPMB) s'est accru de 5,7%, en mars dernier. La forte croissance des prix du pétrole explique la majeure partie de la hausse des deux indices, selon Statistique Canada
Ainsi, l'IPPI – qui reflète les prix que les producteurs canadiens reçoivent au moment où les produits franchissent les portes de l'usine, et non ce que le consommateur paie – a augmenté en mars de 0,9%, soit au même taux de croissance qu'en février. La progression observée en mars s'explique surtout par la hausse de 8,2% des produits du pétrole et du charbon. Les produits de la viande, du poisson et les produits laitiers (+1,4%) et les produits chimiques (+0,7%) ont contribué à la hausse de façon plus modeste.
La baisse de 0,8% des prix des véhicules automobiles et autre matériel de transport a atténué la progression de l'IPPI. Cette diminution a été attribuable en grande partie à la hausse de 1,1% du dollar canadien par rapport au billet vert.
Certains producteurs canadiens qui exportent leurs produits aux États-Unis sont généralement payés en prix fixés en dollars américains. Par conséquent, l'augmentation de la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain a eu pour effet de diminuer leurs prix équivalents en dollars canadiens. Sans l'effet du taux de change, l'IPPI aurait augmenté de 1,1%, au lieu de progresser de 0,9%.
Si l’on regarde maintenant l’évolution de l’IPPI sur un an, on constate qu’il a crû de 5% en mars, après avoir enregistré une progression de 3,1% en janvier et de 3,8% en février. Des 21 agrégations principales, 15 étaient en hausse alors que 4 se contractaient.
Au cours des 12 mois précédents, l'IPPI a été entraîné à la hausse principalement par les prix plus élevés des produits du pétrole et du charbon (+24,3%) et des produits métalliques de première transformation (+13,6%).
D'une année à l'autre, les métaux précieux, en particulier l'argent et le platine (+83,6%), ainsi que les profilés semi-ouvrés de métaux précieux (+85,6%) ont contribué le plus à la hausse des produits métalliques de première transformation.
En mars, l'appréciation d'une année à l'autre de 4,8 % du dollar canadien par rapport au dollar américain a atténué la progression de l'IPPI. Sans l'effet du taux de change, l'IPPI aurait augmenté de 6%, au lieu de croître de 5%.
Bond en un an de 17% des prix des matières brutes
De son côté, l'Indice des prix des matières brutes (IPMB) - représentatif des prix que paient les fabricants canadiens pour les principales matières brutes - a augmenté de 5,7% en mars, entraîné à la hausse, presque exclusivement, par les prix plus élevés du pétrole brut (+16,2%).
Les métaux non ferreux (-4%) et les substances végétales (-4,3%) ont légèrement atténué l'effet de la croissance des prix du pétrole brut sur l'IPMB.
Les concentrés du cuivre et du nickel (-8,8%), des produits radioactifs (-6%) et du zinc (-5,9%) ont le plus contribué à la baisse des prix des métaux non ferreux. Par contre, les prix à la hausse des métaux précieux, en particulier ceux de l'argent et du platine (+12,1%), ont atténué la baisse des métaux non ferreux.
Le recul des prix des substances végétales en mars provenait essentiellement de la contraction des prix du caoutchouc et des gommes naturelles (-14,7%), attribuable en partie à une réduction de la demande du Japon. À la suite de prévisions de bonnes récoltes à venir, y compris une augmentation des intentions d'ensemencement, les prix des céréales ont diminué, en particulier ceux du blé (-4,6%) et du maïs (-3,5%).
Par rapport au même mois un an plus tôt, l'IPMB a augmenté de 16,7% en mars, après une hausse de 9,6% en janvier et de 11,3% en février. D'une année à l'autre, l'IPMB a poursuivi une tendance à la hausse depuis novembre 2009. Les prix plus élevés des combustibles minéraux (+16,5%), des métaux non ferreux (+23,1%), des substances végétales (+38,9%) et des animaux et substances animales (+9%) ont été les principaux facteurs à l'origine de la progression d'une année à l'autre de l'IPMB en mars.
