L'or suscite plus que jamais toutes les convoitises. Photo : Bloomberg.
Plusieurs raisons peuvent expliquer le fait que l’once d’or ait dépassé depuis hier la barre symbolique des 1 500 dollars américains tant à New York qu’à Londres, la principale étant les inquiétudes liées à l’inflation qui surgit un peu partout sur la planète.
Ainsi, le cours de l’or progressait de 9 dollars ce matin au Nymex, à 1 504 dollars américains. Un record sans précédent qui est survenu alors que le billet vert, lui, voit sa valeur se déprécier face aux autres monnaies : la semaine dernière, il était tombé à son plus bas niveau depuis janvier 2010 face à l’euro. «Le dollar américain est en train de perdre pied face aux principales autres monnaies. Et ce, en raison d’un mix d’inflation, de dettes souveraines et de tensions politiques en Afrique du Nord et au Proche-Orient», explique James Moore, analyste, de TheBullionDesk.com, à Londres.
Cet affaiblissement de la devise américaine rend plus attractifs les achats de métaux précieux libellés en dollars. Son cours a ainsi bondi de plus de 15 dollars lundi en l’espace de quelques minutes, juste après la mise en garde de l'agence de notation financière Standard and Poor's sur la dette des États-Unis.
Mais la plus grande inquiétude provient de l'inflation croissante dans la plupart des pays développés, surtout alimentée par la flambée des prix du pétrole, qui ont atteint au début d’avril leur plus haut niveau depuis l'été 2008. Le Canada, pour ne prendre que lui, a vu son indice total des prix à la consommation (IPC) croître de 1,1% rien qu’en mars dernier – L’essence a enregistré une progression de 6,6% –, ce qui a porté le taux annuel d’inflation totale à 3,3% au Canada. Cela dépassait la cible supérieure de la Banque du Canada – 3% –, et ce pour la première fois depuis septembre 2008.
Comme l'or est un actif physique dont la valeur n'est adossée à aucun émetteur, il est généralement considéré comme un rempart efficace pour échapper aux menaces inflationnistes et à la volatilité des marchés. D’où l’engouement qu’il suscite depuis quelques temps, lequel ne semble pas devoir faiblir à l’avenir : selon Standard Chartered, qui met en avant la robustesse des marchés asiatiques, il est rentré dans un "super-cycle" qui devrait l'amener à dépasser les 2 100 dollars américains l'once d'ici à 2014.
Avec Bloomberg.
