Panama Papers: la communauté internationale veut agir et mettre au pas le Panama

Publié le 06/04/2016 à 14:54

Panama Papers: la communauté internationale veut agir et mettre au pas le Panama

Publié le 06/04/2016 à 14:54

Par AFP

Les « Panama Papers » et leur cortège de révélations embarrassantes depuis dimanche poussent les grands pays à afficher leur volonté de combattre l'opacité fiscale, et surtout de mettre au pas le mouton noir, le Panama, qui n'entend pas se laisser faire.

Avec le déballage des pratiques financières de tout un éventail de chefs d'État, entrepreneurs, sportifs, criminels, banques, qui utilisent les services du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca pour créer des sociétés offshore, la transparence fiscale a le vent en poupe.

Le contexte est d'autant plus porteur que les États-Unis, première économie mondiale, sont en train de combattre de leur côté l'optimisation fiscale des entreprises, à tel point qu'une méga-fusion à 160 milliards de dollars entre les groupes Pfizer et Allergan a été abandonnée mercredi.

« Que ce soit au G20 ou dans le cadre de l'OCDE, la France va faire en sorte que la coopération internationale soit renforcée », a également assuré mercredi le président français François Hollande.

« La question de l'évasion fiscale est un énorme problème », avait déjà indiqué mardi le président américain Barack Obama, en réclamant un durcissement des législations en vigueur et un renforcement de la coopération internationale.

Dès la semaine prochaine à Washington, à l'occasion des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale, les ministres des Finances des pays les plus puissants du monde vont aborder les questions soulevées par ces révélations lors d'un G20 Finances.

En attendant, la France a décidé mardi de réinscrire le pays latino-américain sur sa liste des paradis fiscaux, et demande à l'OCDE, le groupe des pays avancés qui pilote la lutte contre l'optimisation fiscale au niveau mondial, de lui emboîter le pas.

« Il est très important que nous exploitions cette opportunité pour faire pression sur le Panama », qu'il cède et ne soit plus à contre-courant de la tendance mondiale qui tend à davantage de transparence fiscale, a déclaré mardi soir à Berlin le Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria.

Les inspecteurs des impôts des pays de l'OCDE ont prévu de se réunir en urgence pour parler spécifiquement du Panama.

Panama contre-attaque

Mais le pays latino-américain ne semble pas disposé à changer sa politique alors que la plupart des personnes éclaboussées par les révélations distillées depuis dimanche par les membres du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) se défendent en disant respecter la loi.

Pour l'instant, la seule victime de poids de ces révélations est le Premier ministre islandais David Sigmundur Gunnlaugsson qui s'est mis « en retrait » de ses fonctions mardi.

Le gouvernement panaméen riposte en s'en prenant à l'OCDE et à la France: « de toute évidence, (vous) utilisez l'information émanant du récent rapport diffusé par les médias internationaux pour déformer les faits et ternir la réputation du pays », a dénoncé le vice-ministre des Affaires étrangères, Luis Miguel Hincapié, dans un courrier à l'OCDE vu par l'AFP.

Le Panama accuse le chef de l'OCDE d'avoir pour dessein « de contraindre à l'adoption de la norme de l'OCDE pour l'échange automatique d'informations » fiscales, le nouveau standard mondial récemment mis en oeuvre par presque tous les pays.

La France est aussi menacée: « au Panama, il existe une loi qui prévoit des mesures de rétorsion contre les pays qui incluraient le Panama sur les listes grises », a averti devant la presse le directeur de cabinet de la présidence, Alvaro Aleman.

Mais la pression risque de s'accroître. Les États-Unis, première économie mondiale et historiquement liés au Panama (ils étaient propriétaires du canal jusqu'en 1999), très mobilisés.

Ils combattent aussi ce phénomène sur le front intérieur avec l'adoption récente de nouvelles mesures pour freiner l'exil fiscal des multinationales américaines qui fuient l'impôt en transférant leur siège à l'étranger à la faveur de rachats d'entreprises.

Avec pour résultat immédiat, l'échec du mariage du siècle dans le secteur pharmaceutique, entre Pfizer, le fabricant du Viagra, et Allergan, celui du Botox.

« La décision a été guidée par les actions annoncées par le département du Trésor américain le 4 avril, qui constituent aux yeux des deux entreprises un changement fiscal défavorable dans le cadre de leur accord », explique Pfizer.

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