Les PME plus résilientes que les grandes entreprises

Publié le 05/01/2011 à 14:58, mis à jour le 07/01/2011 à 14:37

Les PME plus résilientes que les grandes entreprises

Publié le 05/01/2011 à 14:58, mis à jour le 07/01/2011 à 14:37

Par Olivier Schmouker

La foresterie a été durement touchée. Photo : Bloomberg.

Durant la récession de 2008-2009, les grandes entreprises du Québec ont supprimé en moyenne 6,2% de leurs effectifs - la moitié du déclin est à porter à l’actif du secteur manufacturier - tandis que les petites et moyennes entreprises (PME) se sont séparé «que» de 2,6% de leurs employés. C’est ce qui ressort d’une étude des services économiques de la RBC.

«Les PME ont la réputation d'être plus fragiles lors des ralentissements économiques. Et pourtant, elles ont mieux affronté la récente récession que les plus grandes, dit Paul Ferley, économiste en chef adjoint, de la RBC. Cela découle probablement d'une plus faible exposition aux marchés extérieurs, comme les États-Unis, dont l'économie intérieure a été davantage affaiblie que celle du Canada.»

Ainsi, les grandes entreprises ont surtout sabré dans les secteurs des services administratifs et de soutien, de la gestion des déchets et des services de remise en état, dans lesquels l'emploi a reculé en moyenne de 18,5%. Du côté des PME, celui-ci a, au contraire, progressé de 1,2% dans ces mêmes secteurs. Quant au secteur des transports et de l'entreposage, où les pertes d'emplois se sont établies à 7,3% et à 5,7% respectivement dans les PME et les grandes entreprises, il a fait preuve d'une faiblesse généralisée.

Quels sont les facteurs pouvant expliquer les divergences entre les grandes entreprises et les PME en matière d’emploi en période de crise économique? Les PME ont peut-être mieux réussi à adapter leur stratégie commerciale ou se sont montrées plus enclines à conserver leurs effectifs, selon les experts de la RBC.

Cela étant, le fait que cette récession ait résulté de la morosité de l'économie américaine et qu'elle se soit répercutée sur le secteur de la fabrication de manière disproportionnée (le secteur de l'automobile en particulier) explique sans doute l'essentiel de la divergence dans le comportement face à l'emploi. Les entreprises tributaires du marché américain des exportations ont été assujetties à plus de problèmes que celles davantage concentrées sur le marché intérieur, qui n'a pas été aussi durement touché par la récession, ajoutent-ils.

Or, les grandes entreprises sont particulièrement tributaires des exportations, si bien que les incidences négatives qui y sont liées les frappent souvent de plein fouet. Ce point est nettement confirmé par les tendances des secteurs de la foresterie, des mines, du pétrole et du gaz et de la fabrication - tous fortement orientés vers les exportations -, dans lesquels les pertes d'emplois ont été beaucoup plus importantes dans les grandes entreprises que dans les PME durant la récession, avancent-ils.

«Lorsque la conjoncture est difficile, les entreprises doivent souvent mettre des travailleurs à pied et abandonner temporairement leurs projets d'embauche, dit Mike Michell, directeur, petite entreprise, de la RBC. Les PME, plus résilientes, semblent toutefois avoir adopté des stratégies commerciales qui leur ont permis de surmonter le ralentissement sans trop de dommages.»

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