Tout est en place - ou presque - pour le retour de la croissance. Photo : Bloomberg.

Au Québec, la situation financière des entreprises semble assez solide pour traverser la crise économique actuelle sans trop d’écueils. Qui affirme cela? Hélène Bégin, économiste principale, de Desjardins Études économiques, dans le Point de vue économique de ce matin.

C’est que plusieurs indicateurs économiques paraissent jouer en la faveur des entreprises québécoises :

> Les profits sont au rendez-vous. «Les profits, tout comme les marges bénéficiaires de l’ensemble des industries, sont relativement élevés. Cela indique une bonne rentabilité qui est perceptible autant pour les petites que les grandes entreprises», est-il indiqué dans le rapport.

> La vulnérabilité financière s’amoindrit. «Le fait que les liquidités soient abondantes et que le taux d’endettement et les coûts de financement soient faibles diminuent fortement la vulnérabilité financière des entreprises. Le nombre de faillites est d’ailleurs en chute libre depuis plusieurs années, ce qui concorde avec la diminution des taux d’intérêt», est-il aussi dit.

Cela étant, tout ne va pas pour le mieux pour tout le monde. Le portrait est moins reluisant pour le secteur manufacturier, dont les marges bénéficiaires rétrécissent et qui doit composer avec des liquidités moins importantes. «Il n’est pas étonnant que le taux de faillites soit si élevé pour les fabricants», est-il souligné.

Alors, à quoi s’attendre pour 2012? «Dans l’ensemble, les entreprises sont en bonne santé financière au Québec, ce qui devrait permettre à la relance des investissements de se poursuivre au cours des prochains trimestres», estime Mme Bégin.

L’analyste de Desjardins fait toutefois preuve de prudence, car beaucoup d’incertitudes règnent pour l’avenir immédiat : «La confiance du milieu des affaires est bien entendu ébranlée par le contexte global, mais pas assez pour que l’apport des entreprises à la croissance économique soit neutralisé. Il reste que le contexte actuel est empreint d’incertitude puisque l’Europe est au bord de la récession et que la fragilité du système bancaire risque d’entraîner une autre vague de contagion sur les marchés financiers mondiaux, dit-elle. Et d’ajouter : «Même si la situation des entreprises est relativement saine au Québec, celles-ci ne sont pas à l’abri d’une crise financière majeure qui provoquerait une détérioration importante de la conjoncture économique.»