Le plein emploi au Canada?

Publié le 24/02/2017 à 07:00

Le plein emploi au Canada?

Publié le 24/02/2017 à 07:00

Par lesaffaires.com

Ces derniers temps, la Banque du Canada ne manquait pas de souligner que, contrairement aux États-Unis, notre marché du travail exhibait d’importantes lacunes en termes de chômage. Mais à la lumière des plus récentes statistiques, l'emploi au Canada apparaît sous un autre jour.

Inopiné. L'Enquête sur la population active de Statistique Canada a créé la surprise quelques jours auparavant. Les chiffres ont largement dépassé le consensus pour la sixième fois consécutive. Les prévisions tablaient sur un recul d’environ 10 000 unités en janvier. Contre toute attente, l'emploi avait bondi de 48 000 postes.

Principalement animé par le secteur des services, le marché du travail canadien avait alors généré une hausse massive de 239 000 emplois sur une période de six mois.

«Il s’agit du meilleur résultat sur six mois depuis 15 ans, l’essentiel des gains représentant des postes à temps plein, surtout dans le privé et dans des secteurs habituellement reconnus pour leurs salaires élevés», soulignait alors Matthieu Arseneau, économiste principal de la Banque Nationale.

Résultat, le taux de chômage avait reflué, à 6,8%, et le taux d’activité, qui comptabilise les travailleurs occupés ou activement à la recherche d’emploi, est passé à 65,9%.

Plus intéressant, si l’on se penche sur la première tranche d’âge des travailleurs, comprenant ceux âgés de 25 à 54 ans, qui est la cohorte la plus cyclique, les effectifs ont gonflé de 57 000 personnes en janvier de cette année. Soit la plus forte croissance en 22 ans.

En conséquence, leur participation à la force de travail (taux d’activité) a atteint un niveau record, à plus de 87%. Comme on peut l’observer sur les courbes, notre situation contraste très nettement avec celle des États-Unis, où les statistiques affichent une dépression depuis les années 2000.

«Donc s’il est vrai que le taux de chômage américain reste bas, il reste une marge de progression considérable pour la population active aux États-Unis. Ce qui n’est pas le cas au Canada», fait remarquer Stéfane Marion, économiste en chef et stratégiste à la Banque nationale.

Il n'y a toutefois pas lieu de s'autosatisfaire à l'idée d'un quasi plein emploi pour ce groupe d'âges de travailleurs. Un phénomène qui pose question se montre persistant: les postes à temps partiel. La croissance affichée de façon improptue par le marché de l'emploi canadien repose d'abord sur la création de postes avec moins d'heures de travail.

Certains n'hésiteront pas à argumenter par le fait qu'il vaut mieux avoir des ajoutes à temps partiels que pas de nouveaux postes du tout. Certes, mais qu'en est-il de la qualité de ces emplois?

Par ailleurs, vu que les employeurs du pays ont amplement grossi leurs rangs en un semestre, une correction pourrait survenir à très court terme. Quant à l'effet conjoncturel, même si l'économie garde un rythme de croisière positif, les entreprises canadiennes chercheront à restaurer leurs marges de profit, analyse Matthieu Arseneau.

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