Investissement en R&D : le privé ne suit pas

Publié le 15/06/2011 à 06:01, mis à jour le 15/06/2011 à 06:10

Investissement en R&D : le privé ne suit pas

Publié le 15/06/2011 à 06:01, mis à jour le 15/06/2011 à 06:10

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

Le public subventionne généreusement la recherche et développement (R&D), mais les contribuables n’en reçoivent pas pour leur argent, écrit la firme Deloitte dans un rapport, qui recommande entre autres de développer de nouvelles façons de financer l’innovation.

Les dépenses publiques en R&D représentent l’équivalent de 0,24% du PIB. C’est la plus forte proportion pour un pays membre de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), à l’exception de la Corée du Sud (0,34%).

Or, le Canada se trouve en queue de peloton pour les dépenses des entreprises. Pour chaque dollar qu’investissent les gouvernements, les entreprises en injectent 4$. C’est le rendement le plus faible des pays de l’OCDE. La Suisse domine à 60$.

Le recours au crédit d’impôt (plus de 90% des subventions) ne correspond pas nécessairement aux besoins des petites entreprises, où le potentiel en innovation est considérable, estime-t-on. «Il faudrait trouver des façons d’augmenter le financement direct que ce soit de la part du gouvernement ou du secteur privé, affirme Alain Côté, directeur du bureau de Montréal de Samson Bélair/Deloitte & Touche, en entrevue avec LesAffaires.com. Au démarrage, il est très difficile pour les petites entreprises de trouver du financement. Pour avoir certains crédits, il faut investir des capitaux que certaines petites entreprises n’ont pas.»

Toujours selon l’étude, seulement 15% des firmes de moins de 100 employés et moins et 18% de celles d’entre 101 employés et 500 employés sont susceptibles de recevoir ces crédits. Cette proportion atteint 45% pour les sociétés qui ont plus de 500 employés.

Le rapport constate aussi que les entreprises sont plus enclines à ajuster leurs investissements en fonction des subventions que ne le font leurs homologues américains. M. Côté attribue cette caractéristique canadienne à une attitude plus prudente en matière de gestion de risque.

Prudence

Deloitte estime d’ailleurs que les dirigeants canadiens ont une tolérance moins élevée au risque que leurs homologues américains, selon un sondage effectué auprès de 902 dirigeants dans les deux pays. Cette caractéristique étonne alors qu’un «vent d’optimisme» souffle sur les conditions macro-économiques au Canada.

Les astres semblent effectivement s’enligner pour favoriser les investissements. Les dirigeants sont optimistes, les prix aux États-Unis sont faibles alors que le dollar canadien a dépassé la parité et les taux d’imposition marginaux sur les dépenses en immobilisations au Canada sont les plus bas des pays du G7. «Les conditions semblent bonnes pour investir dans la R&D, constate M. Côté. Nous, ce que nous disons, c’est : “profitons-en”.»

Dans son rapport, Deloitte présente plusieurs idées pour favoriser la prise de risque, notamment la valorisation de l’esprit entrepreneurial à l’école, la création de débouchés à l’extérieur de l’Amérique du Nord ou l’accélération de l’intégration des immigrants les plus qualifiés.

 

 

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