Les mises en chantier de logements ont rebondi aux États-Unis en juin pour atteindre leur niveau le plus élevé en près de quatre ans, selon des chiffres publiés mercredi à Washington par le département du Commerce.

L'indicateur de la construction nouvelle établi par le ministère a progressé de 6,9% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnière, après avoir chuté de 4,8% en mai.

Selon le gouvernement, il y a eu dans le pays 760 000 départs de chantiers en rythme annualisé ce mois là, ce qui correspond au niveau de l'indice le plus élevé depuis octobre 2008, période à laquelle le pays s'enfonçait violemment dans la récession.

Les analystes tablaient sur un rebond moindre, dans la mesure où leur estimation médiane donnait 743 000 mises en chantier en juin.

La hausse de l'indice a été tirée par un rebond de 12,8% de la construction dans le secteur du logement collectif (sujet à de fortes variations d'un mois sur l'autre), et par une augmentation de 4,7% des mises en chantier de maisons individuelles, en progrès pour le quatrième mois d'affilée.

En glissement annuel, les mises en chantier de logements ont crû de 23,6% en juin, soit un peu moins qu'en mai (29,0%), indique le ministère.

Les chiffres du gouvernement montrent d'autre part que le nombre de permis de construire accordés par les autorités a baissé en juin de 3,7% par rapport au mois précédent, après avoir bondi de 8,4% (chiffre révisé en hausse) en mai, où il avait atteint son niveau le plus élevé en près de quatre ans.

L'indice des autorisations de construire s'est établi en juin à 755 000 en rythme annualisé, précise le ministère, alors que la prévision médiane des analystes le donnait à 765 000.

Sa baisse a été tirée par une chute de 10,9% des permis dans le domaine du logement collectif (après un bond de 18,5% en mai). Les autorisations de construire des maisons individuelles ont pour leur part progressé pour le troisième mois d'affilée, moins vite qu'en avril et mai, mais ont atteint leur niveau le plus élevé depuis avril 2010.

Indicateur de la construction future, le nombre total de permis accordés a progressé en juin de 19,3% en glissement annuel.

Pour Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, les chiffres du ministère montrent que le marché du logement "est en train de se redresser lentement, et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous pouvons espérer que la croissance n'est pas aussi faible qu'on le croit".

Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, a peint mercredi un tableau plutôt morose de l'économie américaine et de ses perspectives. Notant que la croissance s'était encore affaiblie au printemps, après n'avoir atteint que 1,9% en rythme annualisé au premier trimestre, il a indiqué qu'en l'état actuel des choses, elle devrait pouvoir se redresser au mieux légèrement à terme.

Pour Jennifer Lee, économiste de BMO Marchés des capitaux, la baisse des permis doit être relativisée dans la mesure où elle est le fait du secteur du logement collectif. Ce qui compte, note-t-elle, c'est que "l'activité sur le front du logement continue de progresser".