En route vers une déflation mondiale ?

Publié le 25/10/2010 à 17:10, mis à jour le 26/10/2010 à 10:35

En route vers une déflation mondiale ?

Publié le 25/10/2010 à 17:10, mis à jour le 26/10/2010 à 10:35

Par Olivier Schmouker

Piégés dans une trappe à liquidité

La situation économique mondiale atuelle est «on ne peut plus grave», poursuit l’OFCE. De nombreux indices renvoient en effet à un diagnostic de «trappe à liquidité». De quoi s’agit-il? D’une situation d’inefficacité de la politique monétaire expansionniste en cours.

Ainsi, une trappe à liquidité peut être définie comme une configuration dans laquelle le taux d’intérêt réel nécessaire pour retourner au plein emploi est négatif. Ceci suppose que les agents économiques anticipent une inflation franchement positive (supérieure à 2% par an) pour le moyen terme. Or, de plus en plus d’agents se préparent à la déflation…

Dans la situation que nous connaissons actuellement, le principal moteur de la trappe à liquidité est l’incertitude alimentée par plusieurs facteurs :

- la fragilité persistante des bilans des institutions financières et des entreprises;

- l’éventail des trajectoires possibles des économies développées (croissance forte ou faible, inflation ou déflation);

- l’imprévisibilité des réactions de politique économique en cas de nouvelle panique spéculative sur les marchés financiers, par le niveau élevé du chômage, et enfin par le regain de volatilité des parités des principales monnaies.

Le diagnostic de trappe à liquidité s’appuie sur des symptômes frappants. En particulier, les spreads privé/public - c'est-à-dire l’écart entre les taux privés et les taux publics - sont très élevés, bien qu’ils soient inférieurs au pic atteint au plus fort de la crise bancaire. Ces écarts de taux sont dus à des taux publics très bas (ex.: 0,5% par an en zone euro) et des taux privés nominaux bas (ex.: 3,2% par an en zone euro). Pour les agents économiques qui anticipent la déflation, ces taux nominaux bas correspondent à des taux réels élevés, voire très élevés.

Les flux de passifs des sociétés, à un plus bas de 11 ans, sont un autre symptôme de la trappe à liquidité, encore plus éclairant. Ils témoignent de l’assèchement des financements, caractéristique d’entreprises en position difficile ou d’investisseurs prudents à l’extrême.

Dans une telle configuration, la politique monétaire adoptée ne peut pas contrebalancer l’impact récessif des politiques budgétaires. En freinant l’activité alors que la crise n’est pas encore résorbée, le risque est alors grand qu’un enchaînement déflationniste s’installe «et entraîne l’économie mondiale dans une récession durable», selon l’OFCE.

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