Une reprise modérée mais des embûches à l’horizon. Voilà comment trois économistes appelés à livrer leurs perspectives économiques pour 2011 ont évalué l’économie québécoise pour cette année.
Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint de la Banque Laurentienne a prédit que la création d’emplois au Québec serait plus faible en 2011 qu’en 2010. «Ce serait surprenant que l’on crée plus de 50,000 emplois cette année» a-t-il déclaré lors d’un panel organisé par la Chambre de commerce de l’Est de Montréal.
M. Lavoie prévoit aussi un ralentissement du marché de l’habitation. Il affirme que ce sera au tour des entreprises, en 2011, de faire croître l’économie, car les ménages qui jusqu’à maintenant avaient dépensé beaucoup en achetant de l’immobilier, vont tenter de freiner leur endettement. Les entreprises seront encouragées à investir davantage grâce aux taux d’intérêts qui demeureront faibles, a-t-il ajouté.
«L’entrepreneurship sera le grand potentiel de la croissance de l’économie québécoise» a-t-il déclaré. De façon générale, il s’est dit «optimiste».
De son côté, l’économiste François Dupuis du Mouvement Desjardins a prédit que la Banque du Canada rehausserait légèrement les taux d’intérêts deux ou trois fois dans l’année. M. Dupuis prévoit aussi une légère augmentation des exportations québécoises aux États-Unis et une diversification vers d’autres pays, comme la Chine. Sébastien Lavoie a rappelé qu’en 2010 et en 2009, il n’y avait eu aucune croissance des exportations vers les États-Unis. Mais en 2011, «elles devraient remonter au niveau d’avant la récession», a-t-il ajouté.
Sauf que les exportations québécoises aux États-Unis ne reviendront jamais aux niveaux des années 90, a ajouté Stéphane Marion, économiste en chef de la Banque Nationale.
A surveiller pour 2011? Le retour vers l’équilibre budgétaire dans les finances publiques du Québec; l’Europe, où il faudra bien choisir les destinations d’affaires, avec une attention particulière sur l’Espagne; l’inflation dans les pays émergents; les impacts du vieillissement de la population qui vont se faire sentir; une potentielle guerre de l’emploi avec les États-Unis; et une crise politico-économique au Moyen-Orient.
