É.-U.: vers une solution d'urgence sur la dette, les marchés rassurés

Publié le 10/10/2013 à 13:03

É.-U.: vers une solution d'urgence sur la dette, les marchés rassurés

Publié le 10/10/2013 à 13:03

Par AFP

Les républicains du Congrès américain ont proposé jeudi à Barack Obama de repousser de plusieurs semaines l'échéance du plafond de la dette, une solution temporaire visant à éviter un défaut de paiement mais qui ne résoudrait pas durablement l'impasse budgétaire.

Le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a annoncé qu'un vote serait organisé prochainement pour relever la limite légale de la dette de façon "temporaire" en échange de l'ouverture de négociations sur le budget et d'une réforme des programmes sociaux, comme le système de retraite.

Selon plusieurs élus, cette extension serait de six semaines, ce qui repousserait environ au 22 novembre la date butoir avant laquelle le Congrès devrait adopter un relèvement du plafond.

"Nous entendons proposer au président aujourd'hui la capacité d'avancer --une augmentation temporaire du plafond de la dette, et un accord pour une commission bicamérale sur le budget-- en échange de sa volonté de s'asseoir et de discuter avec nous de la façon d'avancer pour rouvrir l'Etat fédéral et commencer à s'attaquer aux problèmes urgents de l'Amérique", a déclaré John Boehner, qui avec 17 autres responsables républicains devait rencontrer le président à la Maison Blanche à 20H35 GMT.

Grand bémol, leur proposition ne mettrait pas fin à la paralysie des administrations fédérales, due à un blocage parallèle sur le budget, et qui frappe la plupart des agences fédérales depuis le 1er octobre. Barack Obama a jusqu'à présent exigé la fin de la paralysie avant l'ouverture de négociations.

La Maison Blanche n'a pas clairement dit jeudi si le président était prêt à accepter une solution de court terme qui concernerait uniquement la dette, et pas le budget.

"Nous sommes prêts à examiner toute proposition du Congrès visant à mettre fin à ces crises artificielles, mais nous ne permettrons pas à une faction de républicains de la Chambre de tenir l'économie en otage en échange de demandes politiques extrêmes et superflues", a commenté un responsable de la Maison Blanche jeudi.

L'annonce républicaine a été accueillie très favorablement par les marchés. Les trois grands indices américains étaient en forte hausse en milieu de journée, le Nasdaq gagnant 1,93% et le Dow Jones 1,57%.

 

"Ce serait le chaos"

Jeudi matin, le secrétaire au Trésor, Jacob Lew, n'avait pas fermé la porte à une extension de court terme, lors d'une audition au Sénat. Mais il avait prévenu que la prolongation de l'impasse jusqu'à la dernière minute "pourrait être très dangereuse".

Actuellement d'environ 16.700 milliards de dollars, la limite de la dette a été atteinte en mai et le Trésor n'a pu continuer à emprunter que grâce à des mesures "extraordinaires". Mais au-delà du 17 octobre, le Trésor a prévenu qu'il serait totalement incapable d'emprunter, et que ses ressources seraient limitées à une trésorerie d'environ 30 milliards de dollars et aux rentrées fiscales subséquentes.

"Si nous n'avons pas assez de trésorerie, il serait impossible pour les Etats-Unis d'Amérique de remplir toutes leurs obligations, y compris les pensions de retraite et de santé, les paiements à nos militaires et anciens combattants, et les contrats avec les sous-traitants privés, pour la première fois de notre histoire", a énuméré Jacob Lew.

La date exacte à laquelle les Etats-Unis seraient forcés de faire défaut sur certains versements reste incertaine, car les recettes fiscales quotidiennes et les versements nécessaires varient de façon imprévue.

Le Bureau du budget du Congrès (CBO) estimait en septembre que cette date se situait entre le 22 octobre et la fin du mois.

"C'est impossible à prédire avec exactitude", a dit jeudi Jacob Lew.

Le ministre a aussi rejeté l'idée que le Trésor pourrait rassurer les marchés en rendant prioritaires certains paiements (par exemple, les intérêts de la dette) par rapport à d'autres (les sous-traitants).

"Je ne sais pas comment faire pour choisir entre la retraite, les anciens combattants, la santé ou l'aide alimentaire", a-t-il dit, en expliquant que ce serait juridiquement et techniquement difficile.

"Nous écrivons 80 millions de chèques par mois, le système est automatique", a-t-il expliqué. "Ce serait le chaos".

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.