Des économistes critiquent les mesures favorisées par les dirigeants du G20

Publié le 29/06/2010 à 07:06

Des économistes critiquent les mesures favorisées par les dirigeants du G20

Publié le 29/06/2010 à 07:06

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Attention à une répétition des dépressions des années 1870 et 1930. Moins de 24 heures après que les dirigeants des plus importantes économies du monde se soient prononcés en faveur d'un remède de cheval pour soigner les maux de la planète, plusieurs analystes estimaient que leur prescription mènerait plutôt à un ralentissement de la croissance. Au moins un éminent économiste a pour sa part affirmé que cela pourrait entraîner une dépression.

Cette dernière analyse, préoccupante, provient de l'économiste américain Paul Krugman, prix Nobel d'économie en 2008, qui a avancé lundi dans les pages du New York Times qu'en passant précipitamment des initiatives de relance à des mesures d'austérité, les gouvernements risquent de transformer la récession en dépression totale.

« Nous en sommes maintenant, je le crains, au stade précoce d'une troisième dépression », a écrit M. Krugman.

« Et cette troisième dépression sera essentiellement un échec politique. À travers le monde (...) les gouvernements sont obsédés par l'inflation alors que la réelle menace est la déflation », a-t-il ajouté.

Les deux autres dépressions, de longues périodes de repli économique, sont survenues durant les années 1870 et à la suite du krach boursier de 1929.

Même certains économistes qui se disaient d'accord avec le consensus s'étant dégagé du sommet du G20, tels que Craig Alexander, de la Banque TD, et Brian Bethune, d'IHS Global Insight, se demandent maintenant si des pays comme l'Allemagne ne prennent pas l'austérité un peu trop à coeur.

Bien sûr, les dirigeants du G20 ne voient pas la chose du même oeil.

Effrayés par la crise des dettes en Europe, les dirigeants présents au cours du week-end à Toronto , exception faite possiblement du Japon et des États-Unis, croient que des réductions des dépenses dans une proportion d'au moins 50 % dans le monde industrialisé, d'ici 2013, sont essentielles pour prévenir, et non causer, un deuxième effondrement de l'économie.

Cette politique vise à empêcher le mal qui affecte la Grèce de frapper d'autres pays endettés. Elle avait été approuvée à l'avance par le Fonds monétaire international (FMI).

Lundi, la Banque des règlements internationaux a également donné sa bénédiction au G20.

« Le premier et plus urgent défi est de commencer de façon convaincante à réduire les déficits budgétaires dans les économies avancées », a-t-elle affirmé.

M. Krugman estime qu'en mettant un terme aux mesures prises afin de stimuler l'économie, alors que la reprise est à peine amorcée, les pays répètent l'erreur commise durant les années 30, alors que les autorités gouvernementales ont commencé à se serrer la ceinture dès les premiers signes de progrès, provoquant une nouvelle chute de l'économie.

Les preuves que l'Europe, le plus grand marché au monde, se soit sortie de la récession sont minimes. Et en Amérique du Nord, tant les États-Unis que le Canada sont en train d'opérer une retraite, quelques mois à peine après les solides reprises amorcées l'automne dernier.

M. Krugman avance que les réductions budgétaires sont correctes lorsque les économies reposent sur des bases solides. Mais dans les circonstances actuelles, de telles mesures ne peuvent que causer le problème qu'elles cherchent en fait à régler, dit-il.

 

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