Chine: la Bourse chute, l'économie résiste... pour l'instant

Publié le 11/01/2016 à 15:43

Chine: la Bourse chute, l'économie résiste... pour l'instant

Publié le 11/01/2016 à 15:43

Par François Normand

Les déboires boursiers de la Chine alimentent encore l'incertitude en ce début de semaine sur les marchés financiers. Or, si la Bourse chinoise recule, les investisseurs doivent garder leur calme, même si la santé de l'économie chinoise inquiète, affirment des analystes.

Depuis trois jours (du 7 janvier à ce lundi), l'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 10% de sa valeur, selon l'agence Bloomberg.

Un recul qui affecte l'ensemble des marchés boursiers, notamment avec les États-Unis qui ont enregistré le pire début d'année en Bourse de leur histoire.

Ce vendredi, les indices américains ont perdu 1%, ce qui porté à 6% leur perte de la semaine du 4 au 8 janvier, soit le pire début d’année jamais vu pour le S&P 500 et le Dow Jones.

Les investisseurs ont-ils raison de s'inquiéter?

Sans minimiser ce qui se passe en Chine, Michel Doucet, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins, rappelle que la Chine ne représente que de 2 à 3% de la capitalisation boursière mondiale.

De plus, il souligne que les pays émergents - incluant la Chine - ne pèsent pas beaucoup dans la répartition d'actifs d'un investisseur au détail au Canada.

«Est-ce qu'on attache trop d'importance à la Chine, pour un investisseur au détail, à l'effet que ce pays peut avoir sur notre portefeuille, sachant que les pays émergents peuvent peut-être représenter de 0 à 5% d'un portefeuille équilibré?», dit-il en entrevue.

François Bourdon, chef des solutions de placements chez Fiera Capital, souligne quant à lui qu'il est très difficile de se prononcer sur la direction que prendra la Bourse chinoise dans les prochaines semaines.

«Le gouvernement chinois est très interventionniste, ce qui signifie que la détermination d'un niveau approprié ne relève pas de l'analyse fondamentale. Il nous est donc difficile de donner un chiffre», écrit-il dans un courriel.

Cela dit, il demeure relativement optimiste quant à la suite des choses. «Nous demeurons optimistes sur l'évolution de l'économie mondiale et ne prévoyons pas d'hécatombe pour l'économie chinoise.»

Chez Addenda Capital, on suit la situation de près en Chine, sans cacher une certaine inquiétude à propos du rôle du gouvernement chinois.

«Nous et d’autres investisseurs mondiaux sommes inquiets quant aux prochaines interventions possibles du gouvernement dans leurs marchés boursier, de dette ou de devise», écrivent les analystes dans un rapport publié ce lundi.

Selon eux, c’est l’incertitude entourant les prochains gestes de Pékin qui a provoqué la réaction des marchés mondiaux au cours des derniers jours.

«Cette réaction pourrait s’atténuer si le gouvernement parvient à contrôler le marché boursier à court terme, mais certaines questions restent en suspens», précisent-ils.

De son côté, Capital Economics, une firme de recherche britannique, lance un appel au calme, car l'économie chinoise tient le coup.

Dans une note publiée ce lundi, ses analystes soulignent que l'économie de la Chine ne montre pas «de signes majeurs de détérioration», malgré les déboires de la Bourse chinoise.

«Les marchés financiers de la Chine sont dans la tourmente, mais on ne peut pas en dire autant de l'économie», écrivent-ils.

Mais tous ne sont pas de cet avis, au premier chef George Magnus, conseiller économique à la banque suisse UBS, qui craint le pire.

Dans un entretien accordé à Bloomberg, il affirme que la crise de la Bourse chinoise pourrait cacher «une crise du crédit en Chine et de sombres perspectives économiques».

À la une

Oui, le marché de l’emploi est encore inégal

Mis à jour il y a 0 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. De nouvelles sources d'inégalité sont même apparues ces dernières années.

Le bitcoin chute avant la Fed et face aux débuts timides d'un nouveau placement

Il y a 5 minutes | AFP

«Le bitcoin nous avertit d’une prochaine baisse des prix sur le marché» des actions.

Pfizer: fort recul des résultats au 1T à cause des traitements anti-covid

Il y a 15 minutes | AFP

Le chiffre d’affaires du groupe a ainsi baissé de 20% à 14,88 milliards de dollars américains.