Au-delà de la plaisanterie, il s'agit d'éviter le mur budgétaire, cure d'austérité forcée qui frappera les Etats-Unis le 2 janvier si les élus ne prolongent pas des cadeaux fiscaux dont jouissent les contribuables depuis que ces dispositifs ont été promulgués en 2001 et 2003 par le prédécesseur républicain de M. Obama, George W. Bush.
Estimant que les électeurs ont donné leur feu vert à un rééquilibrage de la fiscalité en prolongeant de quatre ans son bail à la Maison Blanche le 6 novembre, M. Obama souhaite laisser expirer ces cadeaux fiscaux pour les revenus supérieurs à 250000 dollars par an.
Il défend une approche selon lui équilibrée qui combinerait ces hausses pour les plus aisés et des coupes dans les dépenses.
De son côté, M. Boehner veut s'attaquer au déficit budgétaire en taillant dans les dépenses - notamment les programmes sociaux - et en visant les niches fiscales, mais pas en augmentant le taux d'imposition des plus riches.
«Si le Congrès ne fait rien, chaque famille américaine verra ses impôts sur le revenu augmenter automatiquement le 1er janvier (...) J'imagine que ce n'est pas une perspective plaisante pour vous», a affirmé M. Obama vendredi face à 350 employés qui fabriquent notamment les jeux de construction "K'nex".
«Ce serait un Noël gâché. Une famille moyenne verrait ses impôts (annuels) augmenter de 2200 dollars», a assuré le président. «Ca veut dire moins d'argent pour faire le plein, moins d'argent pour faire les courses», a-t-il ajouté.
Selon un sondage de l'Emerson College de Boston (Massachusetts, nord-est), 43% des Américains interrogés sont en faveur d'un compromis qui combinerait hausse d'impôts et baisse des dépenses publiques pour éviter le mur budgétaire.
En revanche, 37% pensent que la baisse des dépenses est le meilleur moyen de réduire le déficit et 8% sont en faveur d'une hausse des impôts, sans baisse des dépenses, selon ce sondage réalisé auprès de 983 personnes et dont la marge d'erreur est de trois points.