Budget : Obama sort la machette

Publié le 14/02/2011 à 11:49, mis à jour le 14/02/2011 à 12:35

Budget : Obama sort la machette

Publié le 14/02/2011 à 11:49, mis à jour le 14/02/2011 à 12:35

Par Olivier Schmouker

Le nouveau budget prévoit des coupures dans la santé. Photo : Bloomberg.

À la Maison Blanche, l'heure n'est pas à l'optimisme pour l'avenir économique du pays, alors la décision a été prise de sabrer dans les dépenses dans le cadre du nouveau budget fédéral, et ce, autant que faire se peut.

Ainsi, la Maison Blanche a revu à la baisse sa prévision de croissance de l’économie américaine pour 2011. D’après le nouveau projet de loi de finances, le produit intérieur brut (PIB) américain devrait croître de 2,7% en 2011, au lieu du 3,2% annoncé auparavant.

En revanche, les prévisions de la Maison Blanche pour 2012 demeurent inchangées : une hausse du PIB de 3,6%.

L’administration Obama se fait par conséquent plus prudente que la Réserve fédérale (Fed) et le Fonds monétaire international (FMI) pour 2011. Ben Bernanke, le président de la Fed, a récemment indiqué que la croissance américaine devrait être comprise entre 3 et 4% en 2011. Et le FMI table sur un chiffre de 3%.

Quant à lui, le taux de chômage, actuellement en baisse, devrait rester malgré tout élevé, à 9,3% en moyenne en 2011, pour ensuite franchement diminuer, à 8,6% en 2012. Cette estimation a été présentée ce matin par le président lui-même, devant le Congrès, à l’occasion du dévoilement de son projet de budget pour 2012.

Le déficit fédéral en ligne de mire

L’objectif premier de ce nouveau budget? Réduire le déficit fédéral de 1 100 milliards de dollars américains sur 10 ans, et ce même si les Républicains jugent la baisse des dépenses trop limitée.

Ainsi, M. Obama table sur un budget de 3 729 milliards de dollars américains, avec un déficit de 1 645 milliards pour l'exercice 2011, commencé début octobre, puis de 1 101 milliards pour l'exercice 2012. Cela réduirait le déficit des Etats-Unis à 3,2% du PIB en 2015, contre 10,9% cette année.

Deux tiers des économies budgétaires prévues proviendraient d'une réduction des dépenses et de la baisse prévisible du service de la dette, à mesure que le déficit se résorbera. Le reste découlerait d'une hausse des recettes, avec notamment l'expiration du compromis fiscal négocié en décembre avec les Républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants. À noter que le texte présenté entend prolonger pour deux ans les allègements d'impôts hérités de la présidence de George W. Bush et prolonger également les allocations pour les chômeurs de longue durée.

Des coupures majeures

Les finances fédérales devraient aussi bénéficier de la suppression de 12 niches fiscales pour les compagnies spécialisées dans le pétrole, le gaz et le charbon, ce qui devrait permettre de dégager 46 milliards de dollars américains sur 10 ans.

De surcroît, le président américain prévoit geler les dépenses discrétionnaires non sécuritaires pour cinq ans, soit une économie potentielle de 400 milliards de dollars américains sur 10 ans. Cette mesure impliquerait de réduire les dépenses de plus de 200 programmes fédéraux, et donc d'économiser 33 milliards de dollars rien que sur l'exercice 2012.

Les dépenses de la Défense seraient réduites de 78 milliards sur cinq ans, comme annoncé précédemment, et celles de la Santé, de 62 milliards sur 10 ans. Tout un symbole : Barack Obama propose de geler pendant cinq ans au niveau de 2010 l'enveloppe consacrée à la Nasa ; le montant total proposé pour l'agence spatiale se monte à 18,7 milliards de dollars américains pour l'exercice 2012, le même budget étant ensuite reconduit annuellement jusqu'en 2016.

Avec AFP et Reuters.

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