Banque du Canada : moins de croissance ici, récession en Europe

Publié le 25/10/2011 à 09:49, mis à jour le 25/10/2011 à 11:59

Banque du Canada : moins de croissance ici, récession en Europe

Publié le 25/10/2011 à 09:49, mis à jour le 25/10/2011 à 11:59

Par Mathieu Lavallée

Photo : Bloomberg

Les perspectives dessinées par la Banque du Canada quant à l’économie canadienne et mondiale s’assombrissent encore aujourd’hui. Alors que la banque centrale du pays a fortement revu à la baisse les prévisions de croissance du Canada pour 2011 et 2012, elle évoque également s’attendre à une « brève récession » en Europe.

La progression économique du Canada en 2011 et 2012 ne devrait pas être aussi élevée que ce que la banque avait estimé 19 juillet dernier, selon le communiqué confirmant le maintien du taux directeur à 1 %.

La croissance du PIB canadien devrait maintenant atteindre 2,1 % cette année (prévision de 2,8 % en juillet dernier), et 1,9 % l’an prochain (prévision de 2,6 % en juillet dernier). Pour 2013, les anticipations de la banque passent de 2,1 à 2,9 %.

« Les perspectives d’évolution de l’économie canadienne se sont assombries depuis juillet, le contexte extérieur nettement moins favorable ayant des incidences sur le Canada par la voie des liens financiers, de la confiance et des échanges commerciaux », souligne l’institution.

La croissance a eu beau rebondir au troisième trimestre, après avoir stagné lors du second trimestre, la vigueur de l’économie a diminué. En fait, la demande intérieure restera le moteur principal pour l’économie canadienne, malgré la croissance modeste des dépenses des ménages à prévoir, et les exportations continueront de demeurer « une source de faiblesse », indique-t-on. Par contre, le rythme de progression des investissements des entreprises sera « solide », ajoute la banque.

« Les perspectives économiques plus faibles se traduisent par des capacités de production excédentaires plus importantes et plus persistantes qu’on ne l’escomptait antérieurement, et on anticipe maintenant que l’économie canadienne tournera de nouveau à plein régime à la fin de 2013. » Par contre, la hausse des prix pour les consommateurs canadiens sera moins importante que prévu. L’Indice des prix à la consommation (IPC), qui exclut notamment la hausse des prix pour l’essence et les aliments, devrait osciller autour de 1 % au milieu de 2012 pour remonter vers la cible de 2 % avant la fin de 2013.

Conséquence de tout cela, la banque a retiré de son communiqué toute référence possible à un besoin de réduire la détente monétaire (i.e. augmenter le taux directeur), une mention encore présente en septembre dernier lorsque l'institution affirmait simplement que « la nécessité de réduire la détente monétaire a dimninué ».

Par contre, il n'est pas question non plus de rabaisser éventuellement les taux d'intérêt au pays, puisque « la détente monétaire en place au Canada est considérable », affirme cette fois la banque.

Une « brève récession » en Europe

La banque a aussi évoqué mardi matin la possibilité d’une « brève récession » en Europe, et ce, même si elle s’attend à ce que la crise de la dette qui plombe la zone euro soit contenue.

« Les effets combinés de la réduction en cours du levier d’endettement des banques et des ménages, de l’austérité budgétaire accrue et de la baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs devraient restreindre la croissance dans les économies avancées. La Banque s’attend maintenant à ce que la zone euro, où cette dynamique se manifeste avec le plus d’acuité, connaisse une brève récession », a écrit la banque centrale ce matin.

Le portrait de l’économie mondiale dessiné par l’institution demeure relativement sombre, alors qu’elle a « fortement ralenti » devant la matérialisation de plusieurs risques identifiés par la banque cet été. Aux États-Unis, la baisse de la confiance des consommateurs, le durcissement des conditions financières et les resserrements budgétaires du gouvernement plus élevés que prévu vont entrainer une croissance modérée d’ici le milieu de 2012, prédit la banque centrale.

Du côté de la Chine, le rythme de la croissance devrait maintenant être plus soutenable, à cause de la baisse de la demande extérieure.

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