American Apparel: une pilule empoisonnée pour contrer son fondateur déchu

Publié le 29/06/2014 à 10:44

American Apparel: une pilule empoisonnée pour contrer son fondateur déchu

Publié le 29/06/2014 à 10:44

Par AFP

Photo: Bloomberg

Le détaillant American Apparel, en pleine débâcle boursière, a annoncé samedi l'adoption d'un plan anti-OPA destiné à bloquer les assauts de son fondateur déchu Dov Charney.

Cette «pilule empoisonnée», le surnom donné aux Etats-Unis à ce type de dispositif, doit permettre pendant un an de «limiter la possibilité pour toute personne ou groupe, y compris Dov Charney, de prendre le contrôle de l'entreprise sans dédommager de manière appropriée tous les actionnaires», explique la direction d'American Apparel dans un communiqué.

«Cette décision a été prise après que Dov Charney a signifié à la SEC (ndlr: l'autorité boursière américaine) son intention de prendre le contrôle de l'entreprise ou d'augmenter son influence», et après que la direction a constaté des achats importants d'actions, selon le communiqué.

Le plan anti-OPA sera déclenché dès qu'un investisseur dépassera le seuil de 15% des actions ordinaires d'American Apparel, ou, s'il en détient déjà au moins 15%, en achète 1% de plus.

Les "pilules empoisonnées" permettent de faire face à un franchissement de seuil par l'émission massive de nouvelles actions, de manière à diluer totalement la participation du repreneur potentiel, ce qui a un effet très dissuasif.

American Apparel connaît depuis des semaines une descente aux enfers boursière.

Les difficultés financières ont conduit le 19 juin à l'éviction sans ménagements de son fondateur Dov Charney, débarqué de son fauteuil de président du conseil d'administration et remplacé par un triumvirat.

Mais M. Charney n'entend pas rester sans réagir, et multiplie les offensives contre la société, dont il détient 27%.

Fondé en 1989 à Montréal et désormais basé à Los Angeles, American Apparel a connu une forte croissance, alimentée par des publicités souvent sulfureuses. La société souligne aussi fortement qu'une partie de sa production reste réalisée dans son usine californienne.

Mais ses finances battent de l'aile: la société a encore perdu l'an dernier 106,3 millions de dollars sur des ventes de 633,9 millions. Elle avait déjà été déficitaire de 37,3 millions en 2012 et de 39,3 millions en 2011.

Les frasques de son fondateur n'ont pas non plus aidé, selon la presse américaine. M. Charney a notamment fait la une des journaux à scandale pour son exhibitionnisme.

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