Quatre secteurs vus par six experts

Publié le 08/08/2011 à 22:16

Quatre secteurs vus par six experts

Publié le 08/08/2011 à 22:16

Par Les Affaires

 

ÉNERGIE

« Les titres d’énergie sont vraiment abordables en ce moment »

– François Landry, premier vice-président et chef des placements, Financière des professionnels

« Les actions offrent des possibilités incroyables en ce moment. On ne sera jamais capable de sonder exactement le creux : le marché est très influencé par ce qui se passe, au fur et à mesure. Mais une chose est certaine : il a perdu presque 13,4 % depuis 10 jours ouvrables ! Certains investisseurs capitulent : c’est un bon moment pour entrer dans le marché, pour ceux qui sont disciplinés. L’idée est d’accumuler des titres petit à petit. Les risques de récession ne sont pas très élevés.

Les titres d’énergie sont vraiment abordables en ce moment. Suncor (Tor., SU, 31,03 $), par exemple, a considérablement baissé. Depuis mars, son titre est passé de 46,39 $

à 31,03 $, soit une chute de 33 %. Du côté de Canadian Oil Sands (Tor., COS, 24,12 $), c’est pas mal la même chose. Ces pétrolières sont moins intégrées que les entreprises du même secteur aux États-Unis ; si les prix de l’essence diminuent, elles seront donc moins vulnérables. Le brut, lui, ne risque pas de descendre beaucoup.

En outre, le marché américain est super intéressant en ce moment. Il est moins cher que le marché canadien, et les grandes entreprises américaines exportent beaucoup dans les pays émergents, où les perspectives de croissance restent bonnes. La devise n’est pas un enjeu : le dollar canadien ne montera plus beaucoup. Des entreprises du secteur de l’alimentation, comme General Mills (NY, GIS, 36,51 $ US), Kraft Foods (NY, KFT, 34,89 $ US), Pepsico (NY, PEP, 64,74 $ US) ou les exploitants de restaurants Darden (NY, DRI, 47,95 $ US), par exemple, sont très intéressants. Dans la grande distribution, Home Depot (NY, HD, 30,70 $ US) et Wal-Mart (NY, WMT, 50,85 $ US) sont aussi très attrayantes.

« Chose certaine, les achats réalisés aujourd’hui peuvent être très payants. Les gens devraient acheter des titres à dividende élevé. C’est une stratégie qui a très bien fonctionné jusqu’ici, et cela continuera. Il y a une demande naturelle pour ces produits qui devrait persister pendant des années en raison du départ à la retraite des baby-boomers. Les coupes de dividendes resteront des exceptions. Mais l’investisseur prudent devrait tout de même se méfier des entreprises dont le taux de dividende est de plus de 6 %. » H. JONCAS

« Des baisses moins importantes à prévoir dans les énergies renouvelables »

– Massimo Fiore, analyste en technologies propres et énergies renouvelables, Partners Versant

« Selon moi, les titres en énergies renouvelables vont eux aussi subir une correction. Mais, en principe, cela devrait être moins pire que dans le reste du marché, parce que leurs activités sont habituellement liées à des contrats à long terme. L’acheteur a des prix fixes pour 20 ans. Une autre crise ne changera pas grand-chose pour les entreprises du secteur. Leurs prix sont parfois indexés sur l’inflation ou sur le prix du gaz naturel, mais seulement en partie. Personnellement, je serais plus vendeur avec des titres liés à des technologies dépendant beaucoup de l’appui gouvernemental, comme le solaire. L’éolien est beaucoup plus concurrentiel, et l’hydroélectricité, encore plus. Dans le contexte actuel, je serais acheteur de titres à dividendes, comme ceux d’Innergex Énergie renouvelable, du Fonds d’énergie renouvelable Brookfield ou de Northland Power. Ces entreprises paient l’investisseur plus rapidement, ce qui rend leur rendement plus intéressant que des titres de croissance en période de volatilité. » H. JONCAS

FOND DE PLACEMENT IMMOBILIER

« Les FPI offrent un bon refuge »

– Alex Avery, directeur général, recherche sur les actions institutionnelles, Banque CIBC

« C’est difficile de prédire la direction que prendra le marché. Une stratégie prudente serait sans doute d’augmenter son exposition aux FPI et à d’autres titres à rendement courant élevé, comme les exploitants de pipelines, les fournisseurs de services publics (producteurs d’électricité, distributeurs gaziers, distribution de l’eau, etc.), les grandes entreprises de télécommunications comme BCE et Telus... Ces titres sont moins volatils. Dans l’ensemble, les FPI ont subi un bon test de résistance pendant la crise du crédit, et ils ont très bien fait. Ils offrent un bon refuge dans la situation actuelle.

Quelques FPI, comme le propriétaire d’immeubles de bureaux et de bâtiments industriels H&R REIT (Tor., HR.UN, 20,56 $), ont de très bons facteurs fondamentaux (rentabilité, bilan sain, etc.) et ont peu pris de valeur. Cette entreprise possède des baux à long terme avec des locataires de bonne qualité. Le FPI Cominar (Tor., CUF.UN, 21,68 $) est aussi un titre très défensif. Elle détient beaucoup de propriétés au Québec, où l’immobilier est moins sujet aux baisses de valeur importantes que dans les autres marchés. » H. JONCAS

COMMERCE DE DÉTAIL

« Il y a de bonnes occasions, mais il faut s’en tenir aux détaillants solides »

– Neil Linsdell, analyste spécialisé dans le commerce de détail, Partenaires Versant

« Le commerce de détail est un des secteurs qui écope beaucoup, car tous les investisseurs sont préoccupés par le niveau de dépenses des consommateurs et ce qui va arriver aux États-Unis.

« On s’inquiète du ralentissement constant et d’un possible scénario de double dip [récession à double creux]. Je crois néanmoins que c’est encore un bon marché à long terme, car les actions sont injustement dépréciées en ce moment. Le détaillant de vêtements pour femmes Reitmans (Tor., RET.A, 14,20 $) est le meilleur exemple de cela. Son offre est vaste grâce à son portefeuille d’enseignes, son bilan est fantastique et il n’y a pas de risque que son dividende soit coupé.

C’est le genre d’actions avec lesquelles les investisseurs peuvent être à l’aise même si le prochain trimestre ou la prochaine année demeurent difficiles, car l’entreprise est très solide. Le titre de Dollarama (Tor., DOL, 31,58 $) fait aussi très bien. Avec Le Château (Tor., CTU.A, 6,23$), je serais plus prudent, car on craint que le dividende ne soit réduit. Bref, il faut s’en tenir à des détaillants solides qui ont su traverser les périodes difficiles et qui ont affiché un bon bilan au cours des deux dernières années. Il y a de bonnes occasions dans le secteur. » M.-E. FOURNIER

« Dollarama est de loin mon titre préféré dans le segment du détail »

– François Rochon, président et gestionnaire de portefeuilles, Giverny Capital

« La clé dans le commerce de détail, c’est la qualité du management. Il faut regarder le rendement sur le capital, les perspec-tives de croissance, les ventes des magasins comparables [ouverts depuis plus d’un an]. Mon titre préféré dans le segment, et de loin, est celui de Dollarama (TSX, DOL, 30,80 $). Il y a aussi MTY (Tor., MTY, 13,42 $), qui exploite de petits restaurants et qui est extraordinairement bien géré. Ils ont du potentiel et leur prix est raisonnable. Mon attitude est d’être sélectif. Il n’y a pas de bon ou de mauvais secteur, il y a seulement de bonnes et de mauvaises équipes de direction. Cela étant dit, vendre des vêtements n’est pas facile. Il faut avoir les bons styles au bon moment. Parfois ça fonctionne, parfois c’est plus dur. Alors, je préfère généralement éviter ce segment. C’est certain que j’ai tendance à favoriser les entreprises dont les produits ne sont pas changeants, comme Dollarama qui vend presque toujours la même chose, et celles dont la force n’est pas de savoir déterminer les tendances de l’heure, mais plutôt de savoir bien gérer les capitaux. » M.-E. FOURNIER

 

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