Ajuster son portefeuille au risque géopolitique

Publié le 14/08/2017 à 11:28

Ajuster son portefeuille au risque géopolitique

Publié le 14/08/2017 à 11:28

Par Jean Gagnon

Deux acteurs invitent les belliqueux dirigeants à plus de diplomatie. (Getty)

La tension semblait monter de plus en plus entre la Corée du Nord et les États-Unis. Devez-vous ajuster votre portefeuille en conséquence?

Nul doute que la guerre des mots entre les présidents des États-Unis et de la Corée du Nord a pris une proportion particulièrement inquiétante au cours des derniers jours. L’escalade des menaces a finalement atteint les marchés boursiers jeudi alors que l’indice S&P 500 cédait 1,5 % durant la séance. Il s’agit de la plus importante baisse quotidienne depuis le 17 mai.

Bien que la situation soit particulièrement préoccupante, modifier son portefeuille pour cette raison ne serait pas nécessairement une bonne idée, suggère Jean-Luc Landry, président, Gestion de portefeuilles Landry. «S’il fallait ajuster le portefeuille en fonction de chaque crise géopolitique potentielle, il faudrait le faire trop souvent et cela couterait très cher», dit-il. La probabilité est faible que la situation actuelle dégénère au point d’annihiler totalement la performance des portefeuilles, selon lui.

Les gestionnaires dont la stratégie consiste à choisir les meilleurs titres et d’investir à long terme essayent également de ne pas trop s’en faire avec ces crises, explique Philippe Leblanc, président, Cote 100, une firme de gestion de portefeuilles de St-Bruno. «Dans l’ensemble, nos clients ne semblent pas être préoccupés outre mesure par la situation actuelle», dit-il.

Chez Cote 100, les décisions d’augmenter ou de diminuer les positions en portefeuille, et par conséquent d’augmenter ou de diminuer l’encaisse, se prennent en fonction de la valorisation des titres, explique M. Leblanc. «Lorsque les titres que nous détenons deviennent trop chers en fonction de nos critères d’évaluation et des objectifs que nous nous étions fixés, nous réduisons les positions», dit-il. «Nous détenons actuellement un peu plus d’encaisse que normalement, mais c’est parce que les évaluations sont élevées, et non pas à cause de la situation en Corée du Nord».

On ne peut toutefois nier que la situation géopolitique affecte souvent les marchés boursiers, explique Anastasia Amoroso, stratège pour le marché mondial chez JPMorgan. Ceux-ci ont finalement réagi jeudi comme on pouvait s’y attendre, selon elle. Pour les investisseurs désirant être un plus prudent, elle recommande l’or, un refuge naturel en période de crise.

S’il faut se méfier de la situation géopolitique, c’est aussi parce que les marchés boursiers sont probablement en voie d’amorcer une période plus difficile, croit Brian Nick, chef stratège chez TIAA Investments. «Alors que s’achève la période de divulgation des résultats trimestriels, il n’y a plus beaucoup d’éléments catalyseurs pouvant pousser les marchés boursiers plus haut», dit-il en entrevue à MarketWatch. Cela ne peut qu’ajouter aux craintes de ceux qui s’inquiètent des tensions sur la scène géopolitique, selon lui.

Le risque qu’entraînent les propos belliqueux autant du président américain que de celui de la Corée du Nord ne doit surtout pas être ignoré, croit Wesley Clark qui était le commandant des forces de l’OTAN sous l’administration Clinton. Devenu aujourd’hui banquier d’affaires, il croit que les investisseurs n’estiment pas dans sa pleine mesure le risque géopolitique actuel. «Le danger en Asie du nord-est ne cesse d’augmenter, et la vérité est qu’il n’existe pas de solution militaire facile», dit-il en entrevue à CNBC.

 

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