Bourse: dans quels actifs mettre ses billes?

Publié le 06/05/2016 à 11:47

Bourse: dans quels actifs mettre ses billes?

Publié le 06/05/2016 à 11:47

Par Jean Gagnon

Malgré un premier mois et demi difficile, l’année 2016 nous a offert jusqu’à maintenant des rendements somme toute plutôt intéressants. Comment doit-on maintenant répartir ses actifs ? Quelle classe d’actif convient-il de surpondérer?

Depuis le début de l’année, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto s’est apprécié de 7,2 %, alors qu’à New York l’indice Dow Jones gagnait 2 % et le S&P 500 1,1 %.

Les obligations ont plutôt bien fait également. Pour la même période, l’indice Univers FTSE des obligations canadiennes montre un rendement cumulatif de 1,3 %. Aux États-Unis, l’indice JP Morgan a réalisé un rendement de 3,3 %.

Les stratèges Stéfane Marion et Matthieu Arseneau de la Financière Banque Nationale recommandent, tout comme le mois dernier, de maintenir une légère sur pondération en actions sur le marché canadien, soit 23 % du total des actifs alors que leur indice de référence est de 20 %. Ils recommandent également de surpondérer les actions étrangères (7 % versus un indice de référence de 5 %), ainsi que celles des pays émergents (8 % versus 5 %). Cela se fait au détriment des obligations dont la pondération est réduite à 37 % comparativement à 45 % pour l’indice de référence. L’encaisse est à 5 %.

Après avoir été bousculé en début d’année, l’indice S&P/TSX a réalisé une remontée spectaculaire et ce principalement parce que le prix du pétrole s’est redressé, reconnaissent les stratèges. Mais il y a plus. « Les investisseurs pourraient être en train de prendre conscience que l’économie canadienne ne repose pas uniquement sur le pétrole et que celle-ci est loin de s’effondrer », disent-ils.

Les stratèges de la Financière demeurent confiants dans l’ensemble. Leurs cibles de fin d’année sont de 14 700 pour le S&P/TSX et 2 200 pour le S&P 500, soit des appréciations dans les deux cas de plus de 7 % à partir des niveaux actuels.

Pour Éric Corbeil, Économiste principal, Recherche économique et Stratégie, Valeurs mobilières Banque Laurentienne, il serait tentant d’augmenter la portion en actions du portefeuille. Certains facteurs qui ont permis la hausse des marchés depuis la mi-février semblent encore bien présents. Il cite entre autres la reprise des prix des matières premières, le niveau historiquement bas des demandes de prestations d’assurance-chômage et la diminution du coût relatif des emprunts des sociétés.

Mais il invite les investisseurs à résister à la tentation. « Nous constatons que certains indicateurs de sentiment sont à des niveaux très élevés, ce qui souvent se traduit par un environnement moins favorable à court terme pour les actions », dit-il.

Bien qu’il croit qu’à plus long terme les perspectives des marchés boursiers demeurent positives et que ceux-ci atteindront de nouveaux sommets en 2016, il recommande aux investisseurs d’être prudents et de conserver pour l’instant une allocation d’actifs neutre.

Le risque politique

Par ailleurs, plusieurs facteurs militent en faveur d’une amélioration de la confiance des consommateurs, mais celle-ci tarde à prendre son envol, note Francis Généreux, Économiste principal chez Desjardins. Autant l’indice du Conference Board que celui de l’Université du Michigan ont faibli en avril. « Pourtant la bonne tenue du marché du travail devrait faire en sorte de supporter la confiance des consommateurs », dit-il.

Seraient-ce les résultats des élections primaires qui insécurisent les consommateurs américains? se demande l’économiste. La lutte est maintenant engagée entre Hillary Clinton et Donald Trump. « Jamais depuis 30 ans ne s’est-on retrouvé avec deux candidats dont la cote était aussi défavorable », note-t-il.

La faiblesse de la confiance s’est reflétée par une croissance modeste de la consommation au premier trimestre. « Il reste maintenant à voir si le reste de la campagne électorale aura des répercussions négatives sur le climat économique. C’est un risque à surveiller », dit-il.

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