Mirages et réalités de la retraite


Édition du 24 Novembre 2018

Mirages et réalités de la retraite


Édition du 24 Novembre 2018

Alors que seulement 26 % des travailleurs américains sont en voie d'atteindre leurs objectifs en vue de la retraite, Morningstar(1) révèle que les solutions recommandées par les conseillers créent parfois plus de problèmes qu'elles n'en règlent. Et si c'était aussi le cas au Canada ?

Retarder sa retraite : solution efficace ?

Les travailleurs qui n'accumulent pas suffisamment d'argent en vue de leur retraite se font souvent recommander de reporter celle-ci de quelques années. Est-ce logique ? Non, si on se fie à l'analyse de Morningstar, qui conclut qu'environ 50 % des travailleurs américains prennent leur retraite en moyenne quatre ans plus tôt que prévu, et ce, surtout en raison d'ennuis de santé ou de la perte de leur emploi. Ainsi, ces retraités se retrouvent à épargner pendant moins d'années et à vivre sur leur capital de retraite plus longtemps. Ceux qui adoptent la stratégie d'ajouter quelques années de vie active comme solution à un niveau d'épargne insuffisant sont plus à risque de ne pas atteindre leurs objectifs.

Pour mieux estimer l'écart entre l'âge prévu et l'âge réel de la retraite, Morningstar propose cette formule mathématique :

Écart = (âge prévu de la retraite - 61)/2

Par exemple :

- Celui qui prévoit prendre sa retraite à 65 ans la prendra probablement à 63 ans : (65-61= 4)/2, soit un écart de deux ans.

«Les Américains qui projettent de prendre leur retraite avant 61 ans font souvent l'erreur dans l'autre direction. Ils la prendront plus tard, mais ils ne représentent qu'une fraction minime de la population», selon David Blanchett, directeur de la recherche de Morningstar.

Pour ceux qui sont susceptibles de partir à la retraite plus tôt que prévu, une des solutions est de tenir compte de ce risque additionnel dans leurs projections financières. Les logiciels de planification permettent d'évaluer l'impact d'une retraite qui survient avec quelques années d'anticipation, et ce, sans en modifier les autres facteurs. À partir des résultats obtenus, il est alors possible de déterminer les modifications à apporter pour que le plan tienne la route.

Selon M. Blanchett, on ne peut prédire quel travailleur sera touché par une retraite hâtive, encore moins le nombre d'années de capitalisation qu'il lui manquera. Bien que Morningstar ait analysé douze facteurs, celui qui est lié à l'âge de la retraite planifié et son écart du chiffre magique 61 semble plus révélateur que les autres. C'est pourquoi il recommande de changer l'actuel point de mire qu'est le moment de la retraite pour le diriger vers l'épargne à faire pour éviter les mauvaises surprises.

Pendant ce temps, au Canada... Les résultats du sondage de Fidelity(2) m'amènent à croire que les conclusions de cette étude s'appliquent aussi ici.

Ainsi, 70 % des personnes interrogées n'ont aucun plan financier écrit. Curieusement, 43 % des travailleurs au Québec prévoient prendre leur retraite avant 65 ans. Parmi ceux qui reportent leur retraite, 58 % le font pour des préoccupations d'ordre pécuniaire et un travailleur sur quatre de ce groupe diminue son épargne retraite pour régler d'autres dépenses. Il ne faut donc pas s'étonner que 66 % des préretraités prévoient travailler à la retraite et la moitié d'entre eux le feront d'abord pour des raisons financières... Devant de tels résultats, il faut impérativement consulter un professionnel pour établir un plan financier.

Sources:
(1) ­Morningstar, ­The ­Retirement ­Mirage ­Why ­Investors ­Should ­Focus ­Less on ­Timing and ­More on ­Saving, 2018
(2) ­Fidelity ­Investments, ­Retraite 20/20, ­Rapport du sondage 2018 de ­Fidelity sur la retraite, 2018

EXPERTE-INVITÉE
Hélène ­Gagné, F. Adm. A., est gestionnaire de portefeuille chez ­Gestion privée ­Gagné ­Johnston (Valeurs mobilières ­PEAK), ainsi que planificatrice financière et conseillère en sécurité financière chez ­Gagné, ­Morin & ­Associés ­MTL inc.

 

 

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