Metro - Coutu: les points forts de l'appel conférence

Publié le 02/10/2017 à 11:44, mis à jour le 02/10/2017 à 16:48

Metro - Coutu: les points forts de l'appel conférence

Publié le 02/10/2017 à 11:44, mis à jour le 02/10/2017 à 16:48

Par Dominique Beauchamp

Ce sont des dirigeants à la fois satisfaits et fatigués qui ont répondu aux questions des analystes à l’appel-conférence des noces de Metro et Groupe Jean Coutu.

Voici ce qu’il faut savoir.

- Éric Laflèche, le PDG de Metro (MRU, 42,31$) reconnaît que sa société paie le prix fort (14 fois le bénéfice d’exploitation) pour Groupe Jean Coutu (PJC.A, 24,67$), mais rappelle que le pharmacien est un actif unique et performant (des ventes de 1300$ au pied carré et de 12M$ par magasin), dans l’un des segments les plus forts du commerce de détail (les médicaments, la santé et le bien-être). Les revenus du secteur de la pharmacie passeront de 8% au quart du chiffre d'affaires. 

- Le PDG de Metro a souligné que les revenus conjoints de 15,9 milliards de dollars lui donneront une plus grande masse critique, ce qui est la meilleure arme contre les concurrents et la vente en ligne. Ce poids accru lui servira aussi de tremplin pour d’autres acquisitions, ailleurs au Canada.

- M. Laflèche a mis l'accent sur les forces très complémentaires des deux entreprises qui cumuleront 630 épiceries et 677 pharmacies.

- L’extraction de synergies annuelles de 75 millions de dollars, identifiées pour l'instant, commencera au printemps, et s’étendra sur trois ans. En premier viendront les économies d’approvisionnement. Le transfert des fonctions du grossiste McMahon de Metro pour les pharmacies Brunet au nouvel entrepôt de Jean Coutu à Varennes, se fera graduellement, tout comme l’intégration des fonctions administratives. Metro prévoit aussi faire profiter Brunet du logiciel interne qu’a conçu Jean Coutu pour ses pharmaciens. Le moment est bien choisi puisque non seulement l’entrepôt de Jean Coutu sera-t-il rodé à temps pour la clôture de la transaction, mais il avait été conçu pour 200 pharmacies additionnelles alors que Brunet en compte 184, se sont félicité les dirigeants.

- Les synergies n’incluent pas les revenus additionnels de la vente croisée d’aliments chez Jean Coutu et de produits de santé et de beauté ainsi que d'articles saisonniers chez Metro qui débuteront dès la clôture. Les synergies potentielles des programmes de loyauté, Air Miles pour Jean Coutu et Metro et moi, au Québec, à moyen terme, n’ont pas encore été chiffrées.

- L’achat par les pharmacies Brunet de Metro de médicaments génériques chez Pro Doc, la filiale de Jean Coutu, fait aussi partie des synergies encore non chiffrées. Le PDG de Metro a indiqué que bénéfice d’exploitation des 12 derniers mois de Pro Doc constitue une base solide sur laquelle il peut compter, malgré les incertitudes que fait encore peser la réforme du ministre Barrette.

- Bien que Metro ait un financement de 3,4G$ en place pour conclure la transaction de 4,5G$ au premier semestre de 2018, l’épicier entend vendre graduellement ses 32,2 millions d’actions d’Alimentation Couche-Tard(ATD.B,56,94$). Metro entend procéder de façon ordonnée afin de maximiser le produit de cette vente. Le placement dans l’exploitant de dépanneurs lui a bien servi, mais sa contribution aux flux monétaires se résumait aux dividendes de 11,6M$, alors que Jean Coutu contribuera des liquidités (179M$) bien tangibles. Il faut tenir compte de cet aspect dans l’analyse du rendement du capital investi de la fusion qui sera inférieur à l'historique de Metro, a fait valoir le chef de la direction financière. Sur une base proforma. les flux de trésorerie de Metro s’élèveront à 530M$ (48% de plus) ou 2,04$ par action (32% de plus).

- La vente des actions d’Alimentation Couche-Tard permettra aussi à Metro de conserver sa cote de crédit de qualité institutionnelle. L’épicier prévoit ramener l'endettement à sa cible de 2,5 fois le bénéfice d’exploitation, deux ans après la fusion. D'ailleurs, les agences Standard & Poors et DBRS ont toutes deux réaffirmé la cote de crédit de Metro, ce matin et cet-après-midi, respectivement.

- La fusion requiert l’approbation de deux-tiers des actionnaires du Groupe Jean Coutu, incluant la famille Coutu qui contrôle 93% des droits de vote. La fusion n’exige pas que la majorité des actionnaires minoritaires l’approuvent. Le vote aura lieu en novembre.

- Après la fusion, les actionnaires actuels de Metro auront 89% de la société combinée, la famille Coutu 6% et les actionnaires minoritaires actuels du Groupe Jean Coutu, 5 %.

- Les frais de la transaction s’élèvent à 60M$ et l’entente de fusion inclut une indemnité de résiliation d’usage de 135M$.

 

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