Après plusieurs trimestres de turbulences, Bombardier rapporte pour son deuxième trimestre des résultats financiers conformes aux attentes du marché, mais déficitaires au bénéfice par action.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) avant éléments spéciaux atteint 204 M$ US, alors que le consensus des analystes était pour un BAIIA autour de 200 M$ US. La perte par action atteint 0,06$ US alors que le marché attendait une perte de 0,05$ US.
Les résultats contiennent une perte extraordinaire de 492 M$ US associée aux escomptes consentis sur le CSeries et aux coûts de sa mise en production dans les prochaines années. Cette perte avait déjà été annoncée il y a quelques mois, expliquée et provisionnée.
« Nous continuons à faire d'excellents progrès dans l'exécution de notre plan de redressement, indique Alain Bellemare, président et chef de la direction. Nous avons respecté nos engagements financiers, atteint les jalons de nos programmes et placé Bombardier pour qu'elle réalise ses prévisions à la fois pour l'exercice et pour 2020. »
La direction indique qu'elle est en bonne voie d'atteindre ses prévisions pour l'exercice: des revenus entre 16,5 milliards $ et 17,5 milliards $; un revenu avant intérêts et impôt entre 200 millions $ et 400 millions $; et une utilisation des flux de trésorerie disponibles entre 1,0 milliard $ et 1,3 milliard $ US.
Alain Bellemare souligne que les efforts restent axés "sur la création de valeur pour les clients et les actionnaires en améliorant la productivité, en exécutant impeccablement les programmes et en adoptant une approche disciplinée et proactive du portefeuille."
En conférence téléphonique, monsieur Bellemare a indiqué qu'aucune réduction de la cadence de production n'était envisagée du côté des avions d'affaires. Depuis quelques semaines différents signaux émergent de l'industrie à l'effet que la demande faiblit dans le secteur, ce qui amènenait des interrogations sur les volumes de production de Bombardier. "Nous reconnaissons que le marché est en état de surcapacité. Le court terme est difficile, mais nous avons confiance à long terme. Nous n'anticipons aucun ajustement de production". Il y a quelque temps, l'entreprise avait ramené sa prévision de livraisons d'avions d'affaires pour 2016 à 150 appareils. Elle avait livré 199 avions d'affaires en 2015.
Aucune mention sur l'état des discussions pour d'éventuelles nouvelles commandes de CSeries. Au Salon de Farnborough, la direction avait soutenu que les commandes d'Air Canada et Delta lui permettaient de soutenir le développement du programme jusqu'à ce qu'il arrive à l'équilibre financier (au chapitre des flux de trésorerie) en 2020. Celle-ci disait cependant s'attendre à obtenir de nouvelles commandes en deuxième moitié de 2016.
Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, croit que la société est désormais en bonne position pour obtenir de meilleurs prix. Il estime que Bombardier cible actuellement une autre importante société aérienne européenne, de même qu'une société aérienne en Chine.
Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, note que les résultats battent légèrement ses attentes et qualifie le trimestre de "non-event". Il croit qu'ils pourraient être "modestement bien reçus".
