BLOGUE. On a dû entendre deux sortes de soupirs, lundi après-midi, quand Verizon et Vodafone ont confirmé cette méga transaction de 130 milliards de dollars US. C’est le prix que va payer la première pour acheter la part de la deuxième dans l’entreprise qu’elles détenaient en commun, Verizon Wireless.

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Soupirs de désappointement à Ottawa, en premier lieu, puisque tout indique que ce développement va compromettre l’arrivée de Verizon dans le marché de la téléphonie mobile canadienne. L’Américaine s’est engagée à payer en liquide la moitié du montant de la transaction, soit 65 milliards. Elle est grosse et rentable, mais il va quand même lui falloir puiser jusqu’au fond de toutes ses marges de crédit pour boucler le financement. Son aventure canadienne apparaît maintenant bien secondaire. Pour l’instant. Elle avait déjà renoncé plus tôt à acheter la start up Wind Mobile pour 700 millions. Quand on a besoin de toute sa petite monnaie…

Le ministre fédéral de l’industrie, James Moore, aura de la difficulté à cacher son dépit. Il s’est fait le champion de l’intensification de la concurrence dans le sans fil canadien et Verizon avait tout pour lui plaire, à tel point qu’il lui déroulait le tapis rouge. Dans son cas, ce sera un retour obligé à la planche à dessin.

Les consommateurs canadiens vont le rejoindre dans le clan des déçus. Même si les chiffres varient, il est certain qu’on paie plutôt cher, ici, pour la desserte de téléphonie mobile. Il n’y a plus de guerre de prix à l’horizon, du moins à court terme. Il est encore possible que Verizon s’inscrive d’ici le 17 septembre, date limite, pour avoir le droit de participer aux enchères de janvier prochain pour les nouveaux blocs de spectre. Elle a probablement encore le Canada dans sa mire. Mais de là à se lancer rapidement en affaires, il y a tout un monde, et des banquiers soucieux de ne pas la voir disperser son énergie !