La bonne nouvelle, c’est que le budget Oliver pour l’année financière qui commence est équilibré. Même, il présente un léger surplus.
La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’est pas véritablement équilibré.
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Dans les faits, il manque 6 milliards de dollars à ce qu’on avait prévu à l’automne dernier, baisse du prix du pétrole oblige, et les revenus non récurrents sont inférieurs aux dépenses.
Autrement dit, le gouvernement Harper risque de sacrifier le rétablissement des finances publiques, pourtant sur la bonne voie du redressement, parce qu’il est cherche à courtiser des niches stratégiques de son électorat. Les élections fédérales, faut-il le rappeler, auront lieu à l’automne.
Non récurrents, parce qu’Ottawa a engrangé entre 2 et 3 milliards de dollars en vendant les actions de GM qu’il avait acheté en catastrophe lors de la crise économique pour aider à sauver GM de la faillite. Une fois vendues, il n’en reste plus.
Aussi, on avait annoncé en 2012 vouloir mettre de côté 3 milliards $ par année pour établir un fonds de contingence, une sorte de réserve stratégique pour parer aux difficultés qui pourraient surgir. Joe Oliver va réduire cet engagement à 1 milliard par année… qui pourrait bien fondre selon l’évolution de l’économie.
Et il entend récupérer 900 millions $ en réétudiant le régime de congés de maladie offert aux fonctionnaires.
Est-ce là le signe d’une économie pétulante ? Non. C’est le signe que le fédéral est en voie de prélever plus d’argent qu’il n’en a besoin, c’est vrai, mais c’est aussi vrai qu’il a peut-être été imprudent en distribuant déjà ses (substantielles) largesses l’automne dernier parce qu'il a mis la charrue devan les boeufs.