Le ré-équilibrage... nécessaire?

Publié le 18/07/2011 à 08:45, mis à jour le 18/07/2011 à 10:08

Le ré-équilibrage... nécessaire?

Publié le 18/07/2011 à 08:45, mis à jour le 18/07/2011 à 10:08

Par Michel Marcoux

Une étude intéressante

Les avantages du rééquilibrage paraissent tout à fait évidents. En maintenant la répartition de l’actif convenue initialement, on diminue nécessairement le risque en vendant des titres de la catégorie d’actifs qui a grimpé et qui est donc plus chère. Cette méthode présente aussi un autre avantage : elle permet d’acheter des titres de la catégorie qui a obtenu de moins bons rendements, donc celle qui se trouve à meilleur prix.

Une famille de fonds a été en mesure de démontrer de façon empirique que le rééquilibrage est une stratégie payante. Dans l’édition de novembre 2009 du magazine "Le professionnel", une publication de la firme Mackenzie réservée aux conseillers en placements, on rapporte les résultats d’une étude sur le rééquilibrage et son application dans le portefeuille de fonds Symétrie.

L’étude porte sur un portefeuille élaboré de la façon suivante: 40% d’obligations, 15% d’actions canadiennes, 10% de petites capitalisations canadiennes, 20% d’actions américaines et 15% d’actions EAEO (Europe, Australie et Extrême-Orient). La période visée par l’étude s’étend de janvier 1970 à juin 2009.

3 stratégies sont comparées:

1. Aucun rééquilibrage

2. Rééquilibrage périodique (rétablissement des pondérations cibles à intervalles fixes, soit mensuellement, trimestriellement, semestriellement ou annuellement)

3. Écarts déclencheurs (rééquilibrage selon différents écarts positifs et négatifs de la pondération ciblée)

Le rééquilibrage, une stratégie efficace

L’étude de Mackenzie démontre que le rééquilibrage du portefeuille est un moyen efficace pour augmenter les rendements. Des trois stratégies comparées, la pire est celle qui consiste à n’appliquer «aucun rééquilibrage».

Selon les calculs, la rentabilité des portefeuilles rééquilibrés (stratégies 2 et 3) représente un gain d’environ 50 à 70 points de base par année. Cette somme peut paraître dérisoire, mais à moyen et à long terme, les gains potentiels sont importants.

Le portefeuille sans rééquilibrage est celui qui affiche la plus grande volatilité par rapport à son indice de référence. On parle ici d’erreur de réplication ou d’écart de suivi (tracking error). L’étude montre que le portefeuille, après un certain temps, peut avoir une composition très différente que celle qui avait été établie initialement et présenter un niveau de risque qui ne convient plus à l’investisseur. Par ailleurs, le portefeuille non rééquilibré qui affiche un écart-type (une autre mesure de volatilité) de 10,1% voit cet écart réduit à 9,4 % lorsqu’il est rééquilibré selon l’une des deux stratégies étudiées. L’étude indique qu’il n’y a pas de stratégie de rééquilibrage plus avantageuse que l’autre, mais souligne qu’un rééquilibrage trimestriel de 3 % par rapport à la pondération établie initialement semble être « plus que suffisant ».

On constate également que le rééquilibrage n’est pas la stratégie la plus efficace dans toutes les circonstances. Par exemple, dans les années 1990, le marché boursier étant en phase haussière, l’absence de rééquilibrage du portefeuille a généré un rendement supérieur, mais au prix d’une volatilité plus élevée. Quant à la troisième stratégie, celle qui repose sur les écarts, on note qu’elle a mené à d’aussi bons résultats sur le plan de la rentabilité durant cette période, mais en donnant lieu à moins de volatilité. On explique ce résultat par le fait que le portefeuille rééquilibré en fonction des écarts profitait des marchés haussiers, mais que les déclenchements des rééquilibrages venaient réduire l’exposition aux fortes corrections boursières.

Ajoutons qu’on a souvent affirmé que le rééquilibrage était à proscrire pour les portefeuilles hors REER, compte tenu des règles fiscales. Mais vu l’existence des fonds structurés en société (les fonds Catégorie) plutôt qu’en fiducie, cet argument ne tient plus.

À la une

Meta Platforms: prendre une grande respiration

11:22 | Jean Gagnon

BOUSSOLE BOURSIÈRE. Meta Platforms va dépenser des sommes énormes dans le développement de l'intelligence artificielle.

Je dois renouveler mon hypothèque: quelle stratégie adopter?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. «L’option d’un taux fixe de 3 ans peut être un bon compromis par opposition au 5 ans fixe.»

Jusqu'à quel point faut-il être patient avec un titre perdant?

EXPERT INVITÉ. Je n'aime pas appliquer de recette toute faite.