La recette de Varennes pour attirer les investisseurs

Publié le 27/10/2017 à 13:12

La recette de Varennes pour attirer les investisseurs

Publié le 27/10/2017 à 13:12

Le maire de Varennes en plein plaidoyer.

Depuis 8 ans, 87 nouvelles entreprises se sont installées à Varennes, dont le siège social et centre de distribution de Jean Coutu. Cela représente 3000 emplois et 5 millions de dollars additionnels en taxes par année. Pas mal pour une ville de 21 000 habitants ! Quelle est sa recette ?

Quand une entreprise a un projet d’investissement dans une ville, son premier réflexe est souvent de s’informer sur la réglementation auprès du département d’urbanisme. « Elle obtient des réponses, mais la plupart du temps il n’y a pas de suite, car personne n’avise les élus et l’administration municipale de l’intérêt de l’entreprise, dit le maire de Varennes, Martin Damphousse. Ici, tous les projets de développement potentiels se rendent jusqu’à mon bureau. C’est obligatoire. Qui est le mieux placé que le maire pour être ambassadeur de sa ville ? »

 « Les règlements d’urbanisme, ça peut se changer, poursuit-il. Si un projet nécessite une modification mineure, je peux dire à l’entreprise “Donnez-moi une semaine, je valide avec le conseil et je vous reviens avec une réponse”. C’est de la résolution de problèmes en mode fast-track. » Ç’a été le cas avec le bâtiment de Jean Coutu dont la hauteur dépasse de deux mètres ce qui était permis par l’ancien règlement.

Martin Damphousse sera l’un des invités de la conférence Technopoles et parcs industriels, présentée par les Événements Les Affaires le 21 novembre prochain à Montréal.

Autre mesure proactive mise en place par le maire : Varennes commence à analyser les dossiers des investisseurs même s’ils ne sont pas encore complets. Prenons l’exemple de Costco, qui est en train de bâtir un dépôt de 500 000 pieds carrés à Varennes. Quand le détaillant a déposé le dernier document requis, l’étude de son dossier était tellement avancée que le permis de construction a été délivré deux jours plus tard.

« Ailleurs, ça peut prendre des mois !, soutient Martin Damphousse. Les retards font perdre de l’argent aux entreprises. Nous, nous voulons faire partie de la solution. »

«C’est moi qui paye !»

En 2011, Varennes a réalisé un bon coup pour son avenir économique. Elle a acquis 9,2 millions de pieds carrés de terrains appartenant à Hydro-Québec pour en faire le parc industriel Novoparc. « C’était osé pour une ville de notre taille, convient Martin Damphousse. Mais être propriétaire de terrains nous permet de contrôler notre développement en choisissant les projets. »

Maintenance et fiabilité industrielles

Sans compter que Varennes a fait une bonne affaire : payés 6,5 millions de dollars, les terrains situés en bordure de l’autoroute 30 ont été revendus 23 millions. C’est là que s’est installée Jean Coutu en 2015.  

Avec l’arrivée de nombreuses entreprises et de leurs employés, la congestion routière a augmenté. La solution ? Une bretelle d’autoroute sur l’A30 pour désengorger le secteur. Mais pas question d’attendre après Québec. La municipalité de la Rive-Sud a payé elle-même la facture de 2,9 millions. Elle a également fait élargir à ses frais une route provinciale à proximité du siège social de Jean-Coutu pour qu’il soit possible de tourner à gauche sans bloquer la circulation.    

« En connaissez-vous beaucoup de villes qui payent des infrastructures routières à la place du ministère des Transports ? », lance celui qui vient d’être réélu par acclamation.

Molson à Varennes?

La ville projette maintenant de développer un deuxième parc industriel. Récemment, elle a acheté à cette fin les anciens terrains de Pétromont, fermés en 2008. Sur les 9 millions de pieds carrés de la première phase, 7 sont déjà réservés. « De gros investissements seront bientôt annoncés », promet Martin Damphousse sans vouloir en dire davantage.

Est-ce que Molson Coors sera du nombre, elle qui a annoncé en juillet qu’elle quittait ses installations montréalaises, devenues désuètes ? Le maire se dit lié par une entente de confidentialité, ce qui signifie que Varennes est bel et bien sur les rangs. Une autre belle prise en vue pour Varennes ?

Pour plus d'information, ne manquez pas notre conférence Maintenance et fiabilité industrielles le 24 janvier 2018!