Le plan Paulson comporte en effet des dispositions qui toucheront l'industrie du film au Québec, notamment des crédits d'impôt de 478 millions de dollars accordés au cours des 10 prochaines années aux producteurs de films américains qui tourneront aux États-Unis.
Ces dispositions prévoient notamment que les producteurs de films et de séries télévisées bénéficieront désormais du même crédit d'impôt que les grands manufacturiers américains qui fabriquent leurs produits aux États-Unis. Elles étendent aussi la portée des crédits d'impôt déjà accordés aux producteurs de films américains :jusque-là limités aux films à petit budget (moins de 15 millions de dollars américains), ils s'étendront à toutes les productions, quel qu'en soit le budget.
Ces mesures peuvent conduire certains producteurs à ne plus tourner au Canada, faisait remarquer l'édition du Los Angeles Times du 1er octobre.
Du financement qui se fait rare
Autre raison de s'inquiéter pour les créateurs d'effets spéciaux : la crise prive les producteurs américains d'importantes sources de financement.
Au cours des quatre dernières années, les grands studios américains ont été nombreux à se tourner vers les banques et les sociétés de capital de risque pour financer leurs productions.
Par exemple, en 2007, Merrill Lynch a investi plus d'un milliard de dollars dans Summit Entertainment et 500 millions dans United Artists, dirigée par Tom Cruise et dont MGM possède des parts. En 2006, Morgan Stanley est devenue un actionnaire important de MGM.
Or, aujourd'hui, les grandes banques américaines ne sont plus que l'ombre d'elles- mêmes. "S'ils ne trouvent pas les fonds nécessaires, les studios risquent d'abandonner des projets de production ou d'en reporter d'autres", reconnaît Simon Beaudry, consultant pour l'industrie québécoise du film et président de Cinéac, une entreprise qui compile les entrées au guichet des cinémas du Québec. "Pour les productions de 2008 et 2009, les financements sont cependant déjà bouclés."
Hollywood a résisté aux dernières récessions économiques, car le grand public a continué d'aller au cinéma ou de regarder des DVD pour oublier ses ennuis financiers. En sera-t-il ainsi cette fois-ci ?
