René Vézina : Le bordel Nortel

Publié le 14/01/2009 à 00:00

René Vézina : Le bordel Nortel

Publié le 14/01/2009 à 00:00

Et on apprend maintenant que cette longue agonie tire à sa fin puisque l'entreprise demande aujourd'hui à la cour de la protéger de ses créanciers, ce qui va risque probablement de conduire à son démantèlement.

Dire qu'il s'agit là de ce qui fut un des grands fleurons de la haute technologie canadienne, fondé à Montréal en 1895, et dont le nom était connu partout sur la planète.

Que s'est-il passé ? Nortel est devenu l'exemple d'une compagnie qui manufacture son propre malheur. Elle s'est infligée deux blessures fatales.

Un, au plus fort de la bulle techno, ses dirigeants se sont mis à acheter tout ce qui bougeait. C'était l'époque de John Roth, qui avait auparavant eu la bonne idée de concentrer ses activités sur Internet, mais qui a fini par perdre le sens des mesures. On a notamment acheté Bay Networks pour près de 7 milliards $ US. Nortel s'est rapidement enfoncé dans les dettes.

La bulle éclate, le marché se rétrécit. Nortel, qui comptait près de 100 000 employés, commence à liquider certaines de ses divisions. Le nouveau président, Frank Dunn, se fait rassurant. L'action dégringole vite mais les chiffres demeurent bons.

Deux, Nortel commence à accumumuler les retards dans la production de ses états financiers. Le scandale éclate : les livres ont été systématiquement maquillés. Dunn et ses acolytes sont mis à la porte. La gllissade se poursuit. Nortel coupe partout, y compris où il ne faudrait pas : dans la R-D. Sa présence à Montréal devient symbolique. Elle va maintenant l'être partout.

Les investisseurs ont été floués. Les travailleurs et les fournisseurs aussi.
Pendant ce temps, on attend toujours que commence le procès de Frank Dunn pour fraude. Des accusations ont été portées l'été dernier par la GRC. Mais comme d'habitude, c'est interminable.

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