"Ce non-respect des contrats signés est totalement inacceptable", a ajouté le Premier ministre français. Evoquant "un défi pour toute l'Europe", il a demandé à l'Union européenne d'"appeler avec force la Russie à respecter sans délai ses engagements de fourniture des quantités destinées à l'Europe, et l'Ukraine à garantir le libre transit du gaz par son territoire".
Ce communiqué a été diffusé à l'issue d'une réunion à Matignon pour faire le point sur la crise gazière russo-ukrainienne.
La France n'a "pas à court terme" de problème d'approvisionnement en gaz malgré la vague de froid et le conflit entre la Russie et l'Ukraine, a assuré le PDG de GDF-Suez Gérard Mestrallet. "La situation est pour l'instant totalement sous contrôle", a déclaré M. Mestrallet à l'issue cette réunion.
Le PDG du géant gazier a précisé que la France avait battu mardi un record de consommation de gaz, avec un niveau supérieur de 40% à celui du même jour de 2008. Et cela alors que l'approvisionnement en provenance de Russie, qui représente 15% de la consommation française, est tombé à zéro en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Malgré cette situation exceptionnelle, "il n'y a à court terme pas de problème d'approvisionnement pour nos clients français", a assuré M. Mestrallet. Les stocks de GDF-Suez "représentent plus 80 jours de consommation normale", et sont "pleins entre 60 et 70%", a-t-il précisé.
L'entreprise se mobilise pour faire venir du gaz d'autres sources en quantité plus importante. Gérard Mestrallet a mentionné la Norvège et les Pays-Bas, ainsi que le gaz naturel liquéfié (GNL), qui a arrive en France par bateau. GDF-Suez a ainsi loué un navire supplémentaire.
Gérard Mestrallet a cependant reconnu que la situation était tendue car les installations tournent aujourd'hui à plein régime. "Il ne faut pas qu'il y ait de gros incident technique dans le réseau", a-t-il convenu.
"Il n'y a pas d'inquiétude majeure dans les semaines qui viennent", a déclaré le ministre de l'Energie Jean-Louis Borloo. François Fillon a pour sa part "appelé tous les intervenants à une vigilance accrue dans cette période de forte demande et de tension sur les marchés gaziers".