Barack Obama est-il trop optimiste?

Publié le 24/02/2009 à 00:00

Barack Obama est-il trop optimiste?

Publié le 24/02/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne

Le succès de son plan repose sur la convergence parfaite de plusieurs facteurs: une économie relancée, des hausses d'impôts pour les plus riches, et un succès dans la sortie de guerre en Irak.

En prévoyant un déficit d'environ 530 milliards de dollars dans quatre ans, le président américain a établi, de fait, un indicateur permettant de mesurer sa performance au cours de son premier mandat.

"Cela ne sera pas facile", a-t-il reconnu lundi lors d'un sommet sur la politique fiscale à la Maison Blanche. "Cela nous obligera à prendre des décisions difficiles et à affronter des défis que nous avons longtemps négligés."

Pour Obama, l'enjeu est clair: il devra réussir à augmenter les dépenses en matière de santé et d'énergie pour tenir ses promesses de campagne, tout en réalisant des économies un peu partout et en améliorant les recettes de l'Etat fédéral pour atteindre son objectif en matière de déficit.

Il faudra d'abord que les prévisions économiques actuelles se vérifient, avec un retournement favorable durant la seconde partie de l'année 2009. Des membres du gouvernement ajoutent que les économies budgétaires passeront par une baisse des dépenses liées à la guerre en Irak. Mais il reste à déterminer quelle part de cet argent sera alors affecté à l'Afghanistan, où Obama a déjà accepté de renforcer la présence américaine.

La baisse du déficit passerait aussi par une hausse des impôts pour les Américains les plus riches. Selon des membres du gouvernement, Obama respectera son engagement de campagne de ne pas reconduire les cadeaux fiscaux de George W. Bush aux contribuables qui gagnent plus de 250.000 dollars, mesures qui expirent fin 2010.

Mais toute hausse d'impôts est appelée à rencontrer des résistances très fortes de la part des parlementaires républicains. Et si la santé économique du pays ne s'est pas améliorée, il sera très difficile de faire passer une telle mesure, quelle que soit la tranche de population concernée, surtout en période d'élections législatives de mi-mandat (2010).

Quant à la coûteuse recapitalisation des banques, elle peut se révéler payante. Les banques versent des dividendes sur les capitaux rachetés par le gouvernement fédéral dans le cadre du plan de sauvetage du système financier. L'Etat a déjà fait l'expérience d'une telle situation dans les années 1990, lors de la précédente crise des crédits. Non seulement il a récupéré ses fonds, mais il a gagné de l'argent, ce qui a contribué à ramener le déficit à son niveau le plus bas de la période.

Selon les services gouvernementaux, le déficit budgétaire actuel s'élève à 1300 milliards de dollars et les prévisions sont de 1500 milliards de dollars d'ici au 30 septembre 2009, fin de l'année fiscale aux Etats-Unis.

Si le plan de sauvetage de l'économie de 787 milliards de dollars, récemment adopté, et si les autres aides du gouvernement fédéral pour le secteur bancaire sont les seules dépenses supplémentaires engagées d'ici à 2013, dans quatre ans, le déficit devrait probablement être inférieur au chiffre fixé par Obama.

Le président compte aussi sur la réduction de programmes dispendieux. Par exemple, il souhaite mettre fin aux aides fédérales aux grandes entreprises du secteur agricole qui n'en ont pas besoin, et supprimer les exonérations fiscales pour les sociétés qui délocalisent les emplois à l'étranger.

Barack Obama a aussi annoncé lundi qu'il reviendrait à la règle de "pay-as-you-go" utilisée dans les années 1990. Cette loi implique que toute baisse de taxes ou toute hausse des dépenses fédérales soit compensée par une augmentation d'impôts ou par des économies réalisées ailleurs dans le budget. Mais l'adhésion du gouvernement à cette règle ne prendrait effet qu'après l'application du récent et coûteux plan de sauvetage de l'économie.

L'objectif d'Obama, s'il est atteint en 2013, placerait le déficit à environ 3% du produit intérieur brut (PIB), soit un niveau similaire à ceux observés sous George W. Bush.

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