Aérospatial : se diversifier pour survivre

Publié le 21/08/2009 à 00:00

Aérospatial : se diversifier pour survivre

Publié le 21/08/2009 à 00:00

Gilles Labbé, pdg d'Héroux-Devtek, restait optimiste lors de l'assemblée annuelle des actionnaires, tenue le 6 août à Montréal.



N'empêche, l'aérospatiale connaît des heures sombres. Impuissants, les grands acteurs québécois comme Bombardier et Bell Helicopter regardent leur carnet de commandes fondre ou stagner. Mais il ne s'agirait que d'une traversée du désert, selon Gilles Labbé.

Une récente étude de Boeing lui donne raison. Elle prévoit une augmentation moyenne du trafic aérien de 4,9 % au cours des 20 prochaines années. Ainsi, le nombre d'avions commerciaux en service devrait passer de 19 000, actuellement, à plus de 35 000, en 2028.

" Ce n'est pas une industrie qui est dans l'impasse comme l'automobile, mais comme toutes les autres, elle traverse une période difficile ", résume Claude Lajeunesse, pdg de l'Association des industries aérospatiales du Canada.

Pas de croissance réelle avant 2012

Mais en attendant la reprise, les entreprises réagissent. Il en va de leur survie.

La solution ? La diversification. " Certaines entreprises misent sur leur volet militaire, ce qui leur permet d'obtenir des contrats moins tributaires des aléas de l'économie et d'une plus longue durée ", explique M. Lajeunesse.

C'est ce que fait Héroux-Devtek, pour qui le secteur militaire représente 50 % du chiffre d'affaires, ce qui lui permet de traverser la tempête. Car voilà, la reprise de la croissance n'est malheureusement pas pour demain.

" Nous considérons que l'aérospatiale a connu un sommet cette année; les années 2010 et 2011 seront difficiles et, selon moi, il n'y aura pas de réelle croissance d'ici 2012 ", estime M. Labbé.

Il souligne que son entreprise profite du ralentissement pour établir de nouveaux liens d'affaires et consolider sa position.

Un bon moment pour revoir sa stratégie

Mais on ne peut en dire autant de toutes les 236 entreprises québécoises du secteur, qui sont surtout des PME.

" La période est plutôt difficile. Certaines, c'est vrai, sont en attente et restent tributaires de la reprise chez les grands donneurs d'ordres [comme Bombardier]. Elles subissent directement le contrecoup du ralentissement des grands acteurs ", indique Suzanne Benoît, directrice générale d'Aéro Montréal, la grappe aérospatiale de la région métropolitaine.

Toutefois, ce ralentissement peut aussi être perçu comme un moment de répit pour une industrie qui roule à plein régime depuis de nombreuses années, voire une période d'accalmie pour évaluer la situation et rectifier le tir, dit-elle. Ce qui peut être bénéfique à long terme.

" Les PME québécoises - équipementiers et fournisseurs - doivent comprendre qu'il ne suffit plus de se confiner au marché national. Elles ne peuvent plus se contenter des grands donneurs d'ordres canadiens; elles doivent s'imposer à l'international, créer toujours plus de liens avec des acteurs de l'étranger ", précise Mme Benoît. Et cela, peu importe que la reprise du secteur ait lieu en 2010, en 2011 ou en 2012.

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