Blogue. Pourquoi tant de mensonges, de corruption, de cachettes et de solutions dévastatrices face à la crise financière ?
Comment nos grands leaders politiques, financiers et économiques, incluant Jacques Ménard, Henri-Paul Rousseau, M. Rubin et la plupart des autres témoignant au Congrès ces jours-ci … comment tous ces experts peuvent-ils affirmer sérieusement et publiquement que « personne n’a pu voir venir cette crise » ?
Même si on ajoute qu’ils n’ont pu voir venir la synchronisation exacte ou l’ampleur historique … cette réplique ne tient absolument pas debout.
Et il y a une raison pour laquelle la crise c’est produite, après une accumulation d’erreurs, d’exagération et d’exubérance irrationnelle.
Il y en a réellement une seule. Et elle est tellement simple, qu’on comprend tout de suite en y pensant.
Cette crise s’est produite parce que les gens qui l’ont créé acceptaient tous l’idée que l’on ne veut pas laisser un gain sur la table.
C’est tout.
Plutôt que de gérer le risque pour l’argent de leurs clients ou de leurs firmes publiques, tous ces gens ont géré leur job. Ils préféraient se « petter la gueule » tous en même temps, plutôt que d’être LE pauvre imbécile qui a laissé de l’argent sur la table alors que tout montait.
Et notre société est telle que cette population, qui vote pour les politiciens qui dilapident les fonds publics et augmentent la dette, leur donne aussi raison. L’immense majorité de ces gens ont effectivement encore des emplois et ont eu des boni record en 2009.
J’en sais quelque chose … car je suis un des très rares qui choisissent de gérer le risque. C’est une bonne chose du point de vue d’investissement … mais c’est pourri du côté marketing.
Alors je le répète, la seule raison pour laquelle les institutions n’ont pas évité les risques qui ont en bout de ligne créé la crise et mis en péril notre système financier, c’est leur désir de focaliser sur les gains à court terme, plutôt que de gérer les risques intelligemment.
Il ya des gens dans toutes ces institutions, des clients, des consultants, des dirigeants de quelques grandes institutions financières, politiques ou privées, qui ont mis en garde contre ces genres de risques dès 2003. Les autres ont choisi de les ignorer, et dans la plupart des cas, de les ridiculiser.
Ils ont agi tel que l’avait anticipé John Maynard Keynes dans les années 30 dans cette citation que j’ai utilisée dans une conférence en novembre 2007 ::
« A prudent banker is one who goes broke when evevrybody else is going broke »
Paul Dontigny Jr,M.Sc., CFA
