Quand investir?

Publié le 21/06/2011 à 11:13, mis à jour le 21/06/2011 à 11:42

Quand investir?

Publié le 21/06/2011 à 11:13, mis à jour le 21/06/2011 à 11:42

Par Michel Marcoux

La réponse pourrait être plus courte que la question? Le plus tôt possible! Point à la ligne. Trop d’investisseur remette sans cesse leur désir d’épargner au mois suivant ou en février prochain (date limite pour une contribution REER). Malheureusement, ce type de «futur» investisseur risque de finalement se retrouver à la fin de sa vie active sans aucune économie et il y a en beaucoup plus que ce que vous pourriez croire. J’ose dire que c’est peut-être même, un fléau social, puisque l’état ou l’ensemble de la société n’aura pas le choix de prendre en charge ces retraités sans le sous.

Mais il y a aussi les investisseurs, qui eux, croient qu’ils peuvent prévoir les mouvements du marché, en fait un peu comme un futurologue ou une diseuses de bonne aventures? On peut essayer de prévoir les tendances du marché à court et moyen terme, ou même possiblement à long terme. Les grandes firmes de gestion de portefeuille emploient des ressources qui passent leurs journées à faire des prévisions sur les tendances du marché et de l’économie. Des techniques économétriques très perfectionnées existent. Mais qu’en est-il de leurs performances? Chaque année, avec mes collègues de bureaux nous nous amusons à afficher les découpures des grands quotidiens et des prévisions ou prédictions des économistes en chef des plus grandes banques canadiennes ou intervenants de l’industrie. Une année particulière restera marqué dans ma mémoire; 2009. Les investisseurs étaient en période de découragement, et ce n’était guère mieux pour les intervenants de l’industrie, Faut se rappeler que nous venions de subir…2008!

Les économistes les plus pessimistes prévoyaient un marché boursier de -15 % pour l’année 2009 pour notre indice de référence de la Bourse de Toronto, S&P/TSX composé. Les plus optimistes, +15 %, pour la même année. Donc, le même groupe d’économiste de grandes banques canadiennes, avec la même information, les mêmes logiciels d’analyse, les mêmes données historiques, etc, etc et l’écart entre le camp des optimiste et des pessimistes étaient de 30 %. Énorme. Comment peut-on arriver à prédire avec des écarts aussi considérables. Important, nous étions dans la première semaine de janvier 2009.

Finalement qu’est-il arrivé? L’année de 2009, qui faisait suite à l’année catastrophique de 2008 a terminée l’année avec une hausse de plus de 30% pour le S&P/TSX. Presque une année…historique. L’écart entre la réalité et les prévisions est époustouflante, de 45% entre la réalité et le camp des pessimistes et de 15 %, entre le camp des optimistes et la réalité. Depuis, mes doutes sur les prévisions sont devenus des certitudes, personne ne peut prévoir quoi que ce soit au sujet des performances de nos indices boursiers.

Imaginer maintenant l’investisseur qui consacre à peine quelques heures par semaines ou par mois à partir de son sous-sol, quel sont ses chances ou plutôt ces capacités à prévoir quoi que ce soit.

Prévoir à court, moyen ou long terme n’est tout simplement pas à votre portée, l’exercice est futile, mais pire, dangereux. Comme investisseur, vous posez des gestes en fonction de prévisions qui, dans la majorité des cas, vont s’avérer fausse. C’est l’un des plus piège à éviter. Aucun investisseur n’obtient de succès et tentant d’ajuster son portefeuille ou ses décisions sur des prémisses…faux! Cette approche, connue sous l’appellation de «timing» de marché (market timing), est une approche perdante. Cette mise en garde ne signifie pas que l’on ne doit pas apporter quelques corrections à l’occasion ou de réajustements de son portefeuille, mais jamais en fonction de vos prévisions des marchés. Le marché boursier, statistiquement, est en hausse 66 % du temps, c’est donc dire que 2 séances sur 3, la bourse augmente, mais 1 journée sur trois, ou 33 % du temps elle baisse aussi. Malheureusement, ces statistiques s’appliquent seulement sur de très, très longues périodes.

Mais ce que démontrent de nombreuses études aussi, si vous êtes absent que quelques journées par année du marché boursier, vos probabilités de gains tombent presque à zéro!

Par exemple sur de longue période, comme la période de 8 ans, de 1988 À 1996, si vous avez été présent à tous les jours dans le marché américain, votre rendement annualisé aurait été de 12,90 %, si vous aviez raté les 20 meilleurs jours, votre rendement tombe à 9,30 %, les 30 meilleurs jours 4,20 %, et sous vous aviez manqué les 40 meilleurs jours, votre rendement tombe à 2,10 %. Catastrophique.

La conclusion est bien simple, l’important est de vous concentrer sur l’épargne, d’investir le plus rapidement possible…et laissez votre portefeuille croître tout seul. Les achats périodes ne sont pas plus profitables, mais c’est un moyen efficace d’épargner régulièrement. Ce sera votre meilleure décision que vous aurez prises et pas nécessaire d’être un grand …économiste!

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