[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Pour un Nord-Américain habitué à des croissances annuelles de plus ou moins 2-3 %, difficile d'imaginer ce que représente une croissance annuelle de plus de 10%, mais dès que nous posons le pied en terre chinoise, nos doutes se dissipent très rapidement. A la blague, les Chinois prétendent que la ''grue'' est leur emblème. Pas de doute, mais ce n'est pas de l'oiseau dont on parle ici, mais bien des centaines de ''grues'' de complexes immobiliers en construction, qui meublent le ciel des villes et mêmes des campagnes chinoise. Montréal est une grande ville, et d'assister à 2-3 immeubles en construction en même temps, démontre une croissance importante. Mais en Chine, des projets résidentiels de 25 à 40 immeubles, de 30 étages et plus, réalisés en même temps, n'a rien d'extraordinaire!

Mais la fin de cette croissance est-ce pour bientôt? D'assister en direct m'amène à penser le contraire, du moins à court et moyen terme. Pour la Chine, des villes où l'on retrouve l'équivalent de la population canadienne, n'a rien de farfelu, c'est déjà un fait.  Mais pire, pour certains Chinois, leur croissance de plus de 10 % annuellement, est même décevante, on s'attend à plus!

En 1965, les familles chinoises avaient en moyenne 6 enfants, depuis 1979, les politiques coercitives limitaient leurs nombres à un seul enfant par famille. Par contre, même si cette politique n'existe plus, le nombre d'enfant se stabilise à environ 1,5 enfants.  Ce qui limite en principe, pour les prochaines années, la croissance de leur population. Mais qu'est ce qui pourrait alors soutenir une telle croissance? L'espérance de vie des Chinois qui elle ne cesse d'augmenter. De 1952 à aujourd'hui, la longévité des Chinois est passé de 41 à 73 ans, et elle continue à augmenter et pourrait atteindre celle des Nord-Américains d'ici 15 à 20 ans.

Cette augmentation alimente le besoin en ressources, mais aussi en logement, principalement dans les grandes villes. D'ici 5 ans, le gouvernement chinois prévoit construire plus de 30 millions d'appartements. Ces estimations tiennent compte aussi du nombre de paysans qui de plus en plus délaissent les campagnes pour immigrer vers les villes, ou le travail est plus facile et surtout plus rémunérateur. Après la révolution, 75 % de la population Chinoise vivait à la campagne, alors qu'aujourd'hui, les paysans ne représentent que 55 % de la population, et ce nombre ne cesse de diminuer. Sur une population, de 1,3 milliard, 1 % par année qui immigre vers les villes, c'est quand même 13 millions d'individus qui chaque année déménagent vers les grands centres urbains.

Mais à long terme, une telle croissance est-elle soutenable? Dans mon prochain blogue, je reviendrai sur l'état actuel de la Chine, puis nous verrons, comme investisseur, comment en profiter!

Michel Marcoux
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