Les grands travaux de la Caisse à Paris

Publié le 23/03/2013 à 00:00, mis à jour le 21/03/2013 à 10:23

Les grands travaux de la Caisse à Paris

Publié le 23/03/2013 à 00:00, mis à jour le 21/03/2013 à 10:23

La plupart des Québécois l'ignorent, mais plusieurs immeubles prestigieux de la Ville lumière leur appartiennent. La Caisse de dépôt et placement est un propriétaire majeur à Paris. Ces temps-ci, elle fait même figure d'investisseur hyperactif par l'intermédiaire de sa filiale Ivanhoé Cambridge !

La Caisse a annoncé le premier projet de gratte-ciel à l'intérieur des murs de Paris depuis 40 ans, qui sera conçu par le prestigieux architecte Jean Nouvel. Elle a acquis le siège social de PSA Peugeot Citroën, dans le quartier central des affaires, tout en mettant trois immeubles en vente...

Méka Brunel, vice-présidente principale d'Ivanhoé Cambridge pour l'Europe, a du pain sur la planche dans l'immobilier de bureaux à Paris, sa plus importante plateforme à l'extérieur de l'Amérique du Nord.

Deux gratte-ciel au design audacieux

La filiale de la Caisse vient de signer avec la Ville de Paris un protocole pour acheter un lot destiné au redéveloppement dans le 13e arrondissement, sur la rive gauche de la Seine. Elle y construira pas un, mais deux gratte-ciel au design audacieux, tout en angles et en reflets.

Ivanhoé Cambridge a confié ce projet au constructeur texan Hines et à l'architecte Jean Nouvel. L'horizon est relativement lointain : 2018 et 2020, au plus tôt, pour la fin des travaux. «On ne lancera pas l'opération sans louer 50 % de l'immeuble», dit Méka Brunel, rencontrée le 12 mars en marge d'une annonce liée à ce projet, au 24e Marché international des professionnels de l'immobilier (MIPIM) à Cannes, en France.

Coût de construction : entre 600 et 700 millions d'euros, soit de 795 à 925 millions de dollars canadiens. La patronne d'Ivanhoé Cambridge pour l'Europe a l'intention de suivre de près le déroulement des travaux. «Nous avons eu une discussion très sérieuse avec Jean Nouvel, dit-elle. Nous lui avons dit que nous étions un investisseur très impliqué. Nous, chaque fois que nous investissons un euro, nous sommes derrière [les gestionnaires du projet] pour savoir ce qui se fait.»

Au total, les tours Duo feront pas moins de 1,13 million de pieds carrés, dont 980 000 pi2 de bureaux.

Ce projet arrive dans un marché que les observateurs qualifient de «stagnant». Mais les locaux pour bureaux modernes sont rares. «Les entreprises ne déménagent que pour s'installer dans des immeubles neufs ou remis à neuf, explique Philippe Perello, pdg du bureau parisien de courtiers Knight Frank. Or, seulement 20 % des mètres carrés disponibles sont de construction récente.»

Une aubaine au coeur du quartier central des affaires

En avril 2012, la filiale de la Caisse a mis la main sur le siège social de PSA Peugeot Citroën pour 245,5 millions d'euros, soit l'équivalent de 350 M$ CA au moment de la transaction. Cela équivaut à 6 000 euros du mètre carré. Une aubaine, selon Mme Brunel : «Dans ce quartier, les immeubles se vendent entre 16 000 et 48 000 euros du mètre carré», assure-t-elle.

L'immeuble a 50 ans et n'est pas au goût du jour. Mais il est situé avenue de la Grande Armée et doté d'une énorme façade sur cette artère reliant la porte Maillot à l'Arc de triomphe, en plein quartier central des affaires.

Si Peugeot Citroën décide de déménager à la fin de son bail, dans six ans, «ça pourrait être justifié de mettre l'immeuble par terre et de reconstruire, parce que la localisation est exceptionnelle», dit Arnaud Malbos, vice-président, Investissements, Europe, chez Ivanhoé Cambridge, rencontré lors d'une visite de la propriété.

Ventes difficiles

Cependant, la Caisse a plus de difficulté à vendre ses propriétés. En octobre 2012, elle mettait sur le marché le prestigieux siège social de Vivendi, avenue de Friedland, celui d'Areva, rue Lafayette, et la tour Pacific, à la Défense. Prix demandé pour les trois immeubles : 715 millions d'euros.

Ces immeubles sont toujours sur le marché. «Certains ont cru que nous voulions faire une liquidation», dit Mme Brunel. Loin s'en faut. Elle a refusé les offres, jugées beaucoup trop basses. «Nous ne sommes pas obligés de vendre.»

Rien d'anormal, selon Xavier Mahieu, directeur chez CB Richard Ellis, à Paris : «Nous ne sommes plus en 2008, dit-il. Les banques financent peu ou mal ; c'est difficile de faire des transactions.»

La Caisse devra donc patienter pour empocher le fruit de son travail avec ce portefeuille, acquis dans les années 1990.

hugo.joncas@tc.tc

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