"La Caisse peut maintenant seconder les institutions financières"

Publié le 07/02/2009 à 00:00

"La Caisse peut maintenant seconder les institutions financières"

Publié le 07/02/2009 à 00:00

La Caisse de dépôt et placement du Québec a connu une annus horribilis, en 2008. Et alors que la priorité avait été donnée au rendement sous la gouverne d'Henri-Paul Rousseau, on recommence à s'interroger sur le mandat de la Caisse.

Son premier vice-président, placements privés, Normand Provost, nous en parle dans une entrevue exclusive.

Journal Les Affaires - Confirmez-vous que les prochains résultats seront les pires de l'histoire de la Caisse ?

Normand Provost - L'année a été difficile pour l'ensemble des investisseurs. La Caisse n'y échappe pas. Elle a été créée en 1965, et il faut remonter à 1929 pour retrouver une crise de cette ampleur. Vous pouvez en tirer vos propres conclusions...

JLA - Des chiffres précis ?

N.P. - Ils sortiront à la mi- février.

JLA - En attendant, les problèmes de la Caisse ont ranimé le débat sur sa mission. Faut-il s'attendre à des changements à ce sujet ?

N.P. - Je suis à la Caisse depuis 28 ans, au cours desquels quatre récessions sont survenues, dont celle-ci, et il y a eu toujours des débats. La Caisse a toujours eu un rôle complémentaire aux réseaux de financement, parce qu'elle est sensible aux inefficacités du marché.

JLA - Ce qui signifie qu'elle est maintenant prête à reprendre ce rôle ?

N.P. - Quand les fonds étaient abondants, comme entre 2005 et 2007, c'était moins nécessaire. Avec l'assèchement des liquidités, tout le monde se replie sur le capital de proximité. La Caisse peut maintenant jouer un rôle différent pour appuyer les institutions financières.

JLA - Différent à quel égard ?

N.P. - Nous avons entrepris d'approcher les institutions pour partager des projets de financement, et pour faire connaître nos intentions aux moyennes et grandes entreprises, autant privées que cotées en Bourse. Les sources traditionnelles se sont taries, qu'il s'agisse des syndicats bancaires, des marchés boursiers ou obligataires, des États-Unis... Et quand vient le temps de renouveler les financements, c'est à la fois plus rare, plus compliqué et plus cher. Il y a là, pour la Caisse, une belle occasion d'obtenir du rendement tout en participant à la croissance des entreprises. Nous pouvons maintenant intervenir pour compléter une offre de financement, en prêtant des fonds ou en prenant une participation.

JLA - Quel est le montant global dont vous disposez ?

N.P. - Il est difficile de citer un chiffre précis. L'enveloppe va évoluer selon les occasions. Disons que ce montant pourrait osciller autour de 1,5 milliard de dollars.

JLA - Dans le contexte actuel, n'acccroît-on pas les risques ?

N.P. - Non. Pas dans un environnement de capital de proximité.

JLA - Ne devenez-vous pas une sorte de Centraide des entreprises en difficulté ?

N.P. - Nous visons la croissance. Je traverse mon quatrième cycle récession-reprise, et chaque fois, des transactions du genre ont été très rentables pour la Caisse. Mais il faut être discipliné.

JLA - Le milieu est-il au courant ?

N.P. - Nous avons fait la tournée des banques, des maisons de courtage et de vérification, et d'autres institutions, comme le Fonds de solidarité, pour signaler notre disponibilité.

JLA - Et pourquoi pas les PME ?

N.P. - Il faut leur offrir non seulement du capital, mais aussi de l'accompagnement. Nous n'avons pas l'équipe nécessaire, sans compter que le risque est plus difficile à évaluer. Nos interventions visent le long terme.

JLA - Est-ce que remettre l'accent sur le développement économique plutôt que sur la gestion de fonds de retraite constitue un changement de mandat ?

N.P. - Je préfère parler du rôle de la Caisse dans le financement des entreprises plutôt que de développement économique.

JLA - N'êtes-vous pas en train de faire une différence entre un chat et un félin domestique ?

N.P. - Remettons tout en perspective. Lorsque j'ai commencé à la Caisse, il y avait peu de capital disponible pour le Québec Inc. Les marchés se sont ensuite ouvers, le Régime d'épargne-actions est apparu... Mais 1987 a fait mal, et la Caisse est arrivée en renfort quand le capital a manqué. Si on me demande si elle doit jouer un rôle de catalyseur pour les bons projets, je réponds oui. Et comme elle n'est pas un organisme de charité, soyez assuré que nous avons bien en tête l'objectif de la rentabilité.

rene.vezina@transcontinental.ca

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