Éric Gaudreau, directeur associé, consultation, à la Banque de développement du Canada
Outil essentiel, l'étude de marché est presque un gage de réussite.
« C'est un incontournable si on veut investir de l'argent dans un nouveau produit, service ou projet, ou encore s'attaquer à un autre marché », explique Éric Gaudreau, directeur associé, consultation, à la Banque de développement du Canada.
Cet instrument ne sert pas seulement aux entreprises en démarrage. « Si on constate une réduction des ventes, il pourra en indiquer les raisons, comme l'arrivée d'un concurrent. »
M. Gaudreau déplore que les entrepreneurs, dans le tourbillon de l'exploitation quotidienne, négligent cette étape. « Les gens d'affaires sont des bâtisseurs qui ont souvent une bonne idée, mais peut-être pas toujours le recul nécessaire. »
Les entreprises qui se démarquent en 2012 ont pratiquement recours à cet outil de façon continue. « En affaires, la compétition et les marchés évoluent rapidement. L'étude de marché permet d'être à l'affût des tendances. Les entreprises qui s'adaptent bien au marché sont par le fait même innovantes. »
Paul Gauthier, enseignant en entrepreneuriat et auteur de La démarche entrepreneuriale, aux éditions Fides, estime que cet outil est un atout dans la poche de l'entrepreneur. Ce dernier peut ainsi connaître le potentiel de son marché, soit le nombre de ses clients, la quantité d'articles vendus ou son chiffre de ventes. « Cela montre qu'on ne fait pas d'improvisation et qu'on n'a rien inventé. Du coup, cela nous donne de la crédibilité. »
L'étude de marché permet de recueillir des renseignements sur les « 4 P », c'est-à-dire le produit, le prix, la distribution (place) et la promotion.
Elle comprend le profil de la clientèle selon son âge, son sexe, son revenu et son lieu d'origine. Sur Internet, on peut avoir facilement accès à des statistiques comme les dépenses des ménages et les revenus des entreprises.
« Elle nous permet aussi de cerner les caractéristiques et habitudes de notre clientèle cible et d'adapter notre offre en conséquence », ajoute M. Gauthier.
Les renseignements recueillis permettent par la suite d'élaborer des campagnes de marketing beaucoup plus efficaces.
Le coût dépend du mandat
Doit-on avoir recours à une firme spécialisée pour déterminer, par exemple, le prix de vente de notre fauteuil à bascule hyper innovant ? Le professeur Paul Gauthier dit que ce volet, à lui seul, peut engendrer des coûts variant entre 1000$ et 2000$.
« Une étude complète peut coûter entre 5 000$ et 10000$. J'en ai même vu une qui a coûté 50 000$ parce qu'il y avait une multitude d'informations et un échantillonnage de plus 1000 personnes. »
À la BDC, des spécialistes font de l'accompagnement pour aider les gens qui veulent entreprendre une étude de marché. « Nous pouvons concevoir des mandats au cas par cas. Nous donnons les outils. Chez nous, il est possible d'avoir aussi recours au mentorat », dit M. Gaudreau.
Des organismes implantés dans toutes les régions du Québec tels le CLD (Centre local de développement) ou la SADC (Société d'aide au développement des collectivités) sont aussi de bonnes ressources.
Mener sa propre étude, c'est possible
Il est possible de faire soi-même son étude de marché. C'est ce que recommande Paul Gauthier : « De cette façon, on sait de quoi on parle, souligne l'auteur. Il est plus facile de convaincre un créancier d'une banque ou d'une caisse populaire de prêter 50 000 $ sur notre marge de crédit. »
Dans son livre, M. Gauthier analyse six méthodes différentes, dont les deux meilleures sont expliquées à l'aide d'exemples.
« Une étude complète peut coûter entre 5 000$ et 10 000$. J'en ai même vu une qui a coûté 50 000$ parce qu'il y avait une multitude d'informations et un échantillonnage de plus 1 000 personnes. » - Paul Gauthier, enseignant en entrepreneuriat et auteur.
OÙ TROUVER DE L'AIDE
Banque de développement du Canada
bdc.ca
Centres locaux de développement
acldq.qc.ca
Sociétés d'aide au développement des collectivités
sadc-cae.ca
