De nos jours, qui ne fait pas l'éloge de la diversité au sein des équipes de travail ? Cela permet de multiplier le nombre d'idées neuves, de voir les problèmes sous des angles différents et plus encore. Toutefois, il ne faut pas oublier un point important : un nouveau venu, différent des autres, est un facteur de perturbation. «Les gens préfèrent spontanément passer du temps avec ceux qui partagent leurs points de vue plutôt qu'avec ceux qui s'y opposent, même si cela ne donne pas toujours les meilleurs résultats», dit Katherine Phillips, professeure associée de gestion à la Kellogg School of Management, qui a mené une étude pour expliquer l'impact des nouveaux venus sur des équipes de travail.

Pour les besoins de son étude, Katherine Phillips a formé 50 groupes de quatre personnes : trois qui se connaissaient déjà et une nouvelle, toutes du même sexe. Les membres des équipes devaient d'abord lire individuellement une série d'interrogatoires qu'un inspecteur avait menés auprès de quelques personnes après un meurtre et déterminer le coupable. Ensuite, dans chaque équipe, les trois personnes qui se connaissaient déjà devaient se réunir pendant une vingtaine de minutes pour tenter d'en arriver à un consensus sur l'identité du coupable. Au bout de cinq minutes, le quatrième membre de l'équipe les rejoignait et leur présentait son point de vue.

Sans surprise, la chercheure a observé que, si les membres des «trios» se sentaient plus à l'aise avec un collègue peu connu qu'avec un étranger, cela a nui à la discussion, car, même s'ils étaient dans l'erreur, ils ont moins débattu de leurs idées.

En revanche, la chercheure a découvert que les équipes les plus efficaces ont été celles où le nouveau venu... n'avait pas apporté d'idée neuve ! En effet, ceux qui ont bouleversé les opinions des «trios» ont déclenché un malaise au sein du groupe, certains se sont trouvés désorientés, et l'équipe n'a pas pu établir de consensus.

«Quand un intrus arrive, il interrompt le processus en cours. Chacun doit s'arrêter pour prêter attention à ce qu'il apporte de nouveau et d'inconnu. Libre au groupe de s'y intéresser ou non. Mais, et voilà le plus intéressant, s'il le fait, les avantages l'emportent presque assurément sur les inconvénients», conclut Katherine Phillips.

(D'après Kellogg Insight)

Prochaine parution : le 22 octobre