L'art de choisir son conseiller financier

Publié le 01/05/2010 à 00:00

L'art de choisir son conseiller financier

Publié le 01/05/2010 à 00:00

Comment faire pour trouver un conseiller financier compétent et avec qui vous serez en confiance ? Ce n'est pas toujours facile, mais c'est pourtant crucial pour que votre portefeuille fructifie en fonction de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

Heureusement, il y a un nouvel ouvrage pour vous aider : Savoir choisir son conseiller financier, écrit par Jean Dupriez et publié par Édival. M. Dupriez est conseiller financier indépendant depuis 1993. Sa firme, Valimax, est établie à Brossard (M. Dupriez est représentant en épargne collective pour Peak).

Il a décidé d'écrire cet ouvrage après avoir constaté que ce sujet était peu traité. " J'y trouve un terrain vierge dans un marécage de conflits d'intérêts que, depuis longtemps, je cherche à débrouiller ", m'a-t-il expliqué lors de notre rencontre. Son livre aidera l'épargnant à comprendre la structure de l'industrie financière, et l'épineuse question de la rémunération des conseillers.

Trois erreurs répandues

Selon M. Dupriez, les épargnants commettent trois erreurs principales lors de la sélection d'un conseiller. " Les gens ont tendance à être paresseux et croient qu'ils pourront trouver un bon conseiller en cinq minutes. Cependant, ce n'est pas si facile. "

Deuxièmement, plusieurs font naïvement confiance au premier venu. En outre, ils se sentent rassurés parce que le conseiller travaille au sein d'une institution financière reconnue. " Il est vrai que les gens se sentent plus en sécurité à l'abri d'une grande institution. Ce sentiment de sécurité vaut peut-être pour les produits financiers, mais non en ce qui a trait à la qualité du service-conseil ", explique M. Dupriez.

Faire affaire avec une des plus importantes banques du pays peut vous rassurer, mais vous pouvez recevoir de très mauvais conseils d'un de ses employés. Cela peut vous coûter extrêmement cher à long terme.

La troisième erreur, c'est d'avoir peur de poser des questions. " Les gens sont probablement gênés par leur propre ignorance. "

M. Dupriez encourage les épargnants à réfléchir aux qualités recherchées chez le conseiller avant de prendre rendez-vous avec des candidats potentiels.

Selon lui, le conseiller idéal est compétent, honnête et courageux. Personnellement, je mettrais l'accent sur le courage. C'est une qualité essentielle qui fera que votre conseiller défendra vos intérêts plutôt que ceux de son employeur.

En passant, vous pouvez très bien donner priorité à des qualités différentes. Peut-être voulez-vous que votre conseiller soit avant tout un bon communicateur, parce que vous tenez à ce qu'il vous explique clairement les rouages et l'évolution des marchés financiers, ainsi que le pourquoi de ses décisions.

Des signes à observer

Par ailleurs, il est essentiel de rencontrer plusieurs candidats. M. Dupriez vous invite à dresser une liste des questions à leur poser. Par exemple : quelle est votre principale source de revenus ? Vos revenus viennent-ils surtout d'honoraires ou de la vente de produits de placement ?

De plus, l'auteur décrit 10 signes à observer lors de votre premier entretien. Il s'agit souvent de détails, mais qui pris ensemble, peuvent vous en dire long sur le candidat. Par exemple, si son cellulaire sonne pendant que vous êtes en train de discuter, et qu'en plus il prend l'appel, c'est clair qu'il ne pense pas à vous, dit M. Dupriez.

Assurez-vous que le conseiller vous écoute avec attention. Ce n'est pas toujours facile à discerner, mais certains indices ne mentent pas. Par exemple, si le conseiller prend le temps de reformuler certains de vos propos pour chercher à éclaircir certains points, c'est qu'il vous écoute activement. Par contre, s'il vous coupe la parole à plusieurs reprises, souvent dans le but d'affirmer sa compétence, c'est qu'il n'est pas à votre écoute.

Si vous le sentez pressé, c'est un autre signe négatif. Imaginez comment il vous traitera après deux ans !

Une fois que vous avez choisi votre conseiller, il ne vous reste plus qu'à signer un contrat de service avec lui. Encore là, ce sera une surprise pour bien des épargnants : il est important de spécifier par écrit les services fournis par le conseiller et les modalités de sa rémunération. Vous trouverez un exemple dans le livre de M. Dupriez.

Enfin, il ne faut pas oublier que vous, le client, avez un rôle à jouer dans cette relation. C'est pourquoi l'auteur consacre tout un chapitre aux qualités d'un bon client.

En résumé, sans promettre que vous trouverez le génie qui vous rendra riche, le livre de M. Dupriez est un bon point de départ pour vous aider à choisir votre conseiller.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Perdre de l'argent dans les fonds négociés en Bourse

John Bogle, fondateur des fonds Vanguard, a réalisé une étude pour évaluer le rendement obtenu par les épargnants qui investissent dans des fonds négociés en Bourse (FNB). Sur une période de cinq ans, les 79 FNB étudiés ont procuré un rendement annuel composé de 1 %, soit 6 % au total sur cinq ans (à la fin de 2008). Par contre, ceux qui ont investi dans ces 79 FNB ont perdu 3,5 % par an, soit une perte de 12 % en cinq ans, soit un écart de 18 % entre les deux.

L'écart entre le rendement des fonds et le rendement des investisseurs est plus important pour les FNB spécialisés. Par exemple, les FNB du secteur financier ont procuré un rendement de - 10,5 % par an. Par contre, les acheteurs de ces FNB spécialisés ont perdu 28,6 % par an.

Cela montre que les investisseurs utilisent les FNB pour spéculer.

Vos réactions

" J'ai acquis des FNB justement pour reproduire les principaux indices. Leur rendement historique de 7 % en moyenne sur 25 ans me convient. "

- F.

" Très pertinent votre article, compte tenu de la frénésie que cause ce type de placement. "

- jpbelleau

bernard.mooney@transcontinental.ca

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