C'est le moment d'acheter des titres japonais

Publié le 03/04/2010 à 00:00

C'est le moment d'acheter des titres japonais

Publié le 03/04/2010 à 00:00

Si vous vous voulez vraiment acheter des titres déprimés, tournez-vous vers le Japon, un marché qui s'est corrigé de 75 % depuis son sommet, qui date maintenant de plus de 20 ans.

En effet, l'indice boursier Nikkei 225 stagne sous 10800 points, alors qu'il dépassait 39000 points en 1989. L'an dernier, la Bourse japonaise a touché un creux jamais atteint en 27 ans.

De sérieux problèmes

Vous vous doutez bien que de nombreux problèmes expliquent un tel carnage.

Une des difficultés principales du Japon est sa dette, qui est la plus élevée de tous les pays industrialisés. Elle équivaut à 197 % du produit intérieur brut (PIB).

Par ailleurs, ce pays est durement touché par le vieillissement de sa population. Une personne sur quatre a plus de 65 ans.

Enfin, depuis plus de 20 ans, le gouvernement japonais a dépensé des milliers de milliards de dollars en programmes de relance de toutes sortes sans vraiment parvenir à sortir l'économie de sa torpeur. En fait, tout ce que l'État a réussi à faire, c'est d'augmenter considérablement sa dette.

Un marché baissier qui dure depuis 20 ans a deux conséquences. D'abord, tant de spécialistes ont perdu la face à tenter de prédire le rebond de la Bourse japonaise qu'aucun investisseur ne veut plus entendre parler de ce pays. C'est le cas des Japonais eux-mêmes, qui n'ont que 7 % de leur actif dans des actions d'entreprises nationales. La plupart des gestionnaires de portefeuilles spécialisés dans les actions internationales évitent la Bourse japonaise.

L'autre conséquence, c'est qu'un tel phénomène crée un contexte idéal pour faire de ce marché une aubaine. Surtout si vous êtes un investisseur qui pensez à long terme.

Des titres sous-évalués

Selon Jean-Marie Eveillard, gestionnaire pour First Eagle Funds et célèbre chasseur d'aubaines, les titres de l'indice Nikkei se négocient à environ une fois leur valeur comptable.

À des fins de comparaison, l'indice industriel américain Dow Jones s'échangeait à 4,7 fois sa valeur comptable le 5 mars dernier, et le S&P 500, à 2,5 fois.

Selon M. Eveillard, les coffres des sociétés japonaises sont bien garnis, de sorte que cette valeur comptable est solide (c'est-à-dire que l'avoir des actionnaires n'est pas composé de vieux actifs). Plusieurs entreprises ont des encaisses représentant 50 % de leur valeur boursière.

Les titres de sociétés japonaises à petite capitalisation sont encore moins chers. Ils se négocient à 0,4 fois les revenus, alors que le titre américain moyen du Nasdaq s'échange à un ratio de près de 2 fois les revenus.

Des signes d'espoir

Cette sous-évaluation ne garantit pas que le marché japonais explosera du jour au lendemain. Il faut un catalyseur pour qu'un revirement se produise. Il y a des lueurs d'espoir, notamment sur le plan politique. Un nouveau parti (le parti démocratique) a pris le pouvoir en septembre dernier, après 54 ans de règne libéral. La nouvelle administration a promis des réformes, comme la réduction de la bureaucratie, la fin du gaspillage et des baisses d'impôt. De plus, son projet de relance économique s'appuie beaucoup sur les PME, ce qui fait espérer qu'il aura des effets durables.

Par ailleurs, l'économie japonaise affiche des signes de reprise. Le PIB a augmenté au cours des deux derniers trimestres; d'ailleurs, les attentes de tous les économistes ont été dépassées au dernier trimestre de 2009.

Enfin, des améliorations sont constamment apportées aux droits des actionnaires minoritaires et à la régie d'entreprise. Ainsi, les dirigeants des sociétés ouvertes japonaises sont de plus en plus enclins à créer de la richesse pour leurs actionnaires.

Comment en profiter ?

Il existe plusieurs façons de tenter de profiter des occasions boursières japonaises.

Par exemple, vous pourriez investir dans un panier de titres en optant pour les fonds négociés en Bourse (FNB), comme le iShares MSCI Japan Index (NY, EWJ, 10,40 $ US), et si vous voulez miser davantage sur les petites sociétés, le WisdomTree Japan SmallCap Dividend (NY, DFJ, 40,28 $ US).

Parmi les fonds à capital fermé, il y a le Japan Equity Fund (NY, JEQ, 5,83 $ US). Au début mars, il s'échangeait avec un escompte de 9,3 % par rapport à la valeur de son actif.

Mentionnons aussi le fonds Japan Smaller Capitalization Fund (NY, JOF, 8,71 $ US) spécialisé dans les titres de petite capitalisation, qui s'échange à un escompte de 3 % par rapport à son actif.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Timminco, autre exemple de concept qui tourne mal

Le titre de Timminco a chuté le 17 mars dernier. L'analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, ne suivra plus le titre. Selon lui, étant donné les incertitudes liées à ses activités dans l'industrie solaire, le titre de Timminco n'a plus sa place dans le secteur des technologies vertes. C'est tout de même incroyable que Timminco soit devenue sans intérêt, alors qu'en 2008, le titre a atteint un sommet à 30 $, ce qui lui donnait une valeur boursière de plus de 4 milliards de dollars. Pendant ce temps, la société ne faisait pas un sou de bénéfice. Timminco est un autre exemple de ces titres prometteurs qui, en fin de compte, ne servent qu'à enrichir certains financiers qui exploitent la naïveté des investisseurs.

Vos réactions

" Les gens n'ont vraiment rien appris de Nortel. Nouvelle sauce, mais toujours la même saveur amère ! "

- getalife

" J'ai suivi le titre quand il a commencé son ascension de 4 à 6 $, puis à 10 $, et à 15 $. Cela n'avait aucun sens ! Leurs états financiers étaient piètres, mais on aurait dit que le marché aimait leur carnet de commandes. "

- pcc

bernard.mooney@transcontinental.ca

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